L’éditorial « La Provence » publie un article quant Bernadette Capello, Grand Maître de la Grande Loge Feminine de Memphis Misraïm.
Un entretien des plus intéressant qui intervient dans le cadre du colloque « l’élément féminin dans les confréries de métier » à Saint-Maximin-La-Sainte-Baume.
Au regard de la loi, elle est présidente d’une association, régie par la loi de 1901 et dénommée « Grande loge féminine de Memphis-Misraïm ». Mais pour les 1200 membres en France, dont 300 en Paca, de cette association, Bernadette Cappello est leur « Sérénissime Grand Maître ».
Car cette Grande loge est l’une des neuf obédiences de francs-maçons officiellement connues (il y en a peut-être d’autres, plus secrètes) en France, et qui organise aujourd’hui une conférence à Saint-Maximin-La-Sainte-Baume, dans le Var (1).
Cette Marseillaise de 52 ans est « soeur » depuis 1986. « Pour moi, la franc-maçonnerie donne du sens à mon existence, à la vie et à la mort en général« , explique-t-elle. La maçonnerie n’est pas une religion. « Ou alors dans son sens étymologique : ‘Ce qui relie les hommes entre eux’, car notre principe est de réunir au-delà des classes sociales, des opinions politiques ou des croyances« , précise Bernadette Cappello.
En fonction de la sensibilité de leur obédience, les loges, c’est-à-dire les cellules de base, peuvent réfléchir à des questions de société, qu’elles proposent ensuite discrètement aux pouvoirs publics. On leur doit, par exemple, l’idée de libéraliser l’avortement, les concepts du RMI et du Pacs. « Nous sommes pleinement inscrits dans la République et farouches défenseurs des valeurs Liberté-Égalité-Fraternité« .
L’activité d’autres ateliers sera plus dédiée à l’introspection : « Notre credo, c’est ‘Connais-toi toi-même' », reprend la Sérénissime Grand Maître. « Pour autant, la maçonnerie n’est pas la cousine germaine de la psychanalyse« , dit-elle dans un sourire. Comme son nom l’indique, la « Grande loge féminine de Memphis (ville d’Égypte) Misraïm (« Égypte », en hébreu) » va interroger les symboles et les mythes des temps des pharaons.
La franc-maçonnerie, qui se définit mieux par ce qu’elle n’est pas que par ce qu’elle est, ne livre pas une vision unique, dogmatique, de la vie et du monde, mais permet aux « initiés » de développer leur propre vision, cohérente pour les athées comme pour les croyants… La maçonnerie n’est pas, ou ne devrait pas être, comme le croient trop souvent les profanes, une société secrète où s’effectuent « des petits arrangements entre amis », et en dehors de la légalité. « Nous entretenons des liens avec les autres obédiences et une commission exerce une vigilance permanente notamment sur les ‘fraternelles’, qui regroupent des francs-maçons de toutes les obédiences en fonction de leur métier« , affirme Bernadette Cappello, qui reconnaît avoir déjà exclu une soeur pour « manquement à l’éthique« . Pour les vraies maçonnes aussi, la devise c’est : « La loi, toute la loi, rien que la loi« .
(1) de 13h à 19h au couvent royal. Une réunion d’information grand public se tiendra le 25 juin à partir de 19h à l’abbaye de Sainte-Eusèbe à Saignon-en-Luberon (Vaucluse).