Voici une contribution de Pierre Audureau, qu’il a plublié sur le groupe Facebook de GADLU.INFO le 26 mars 2020 :

EN QUOI L’INITIATION MAÇONNIQUE EST-ELLE D’UN SECOURS EN CES TEMPS ?

Mes Très Chères Soeurs, mes Très Chers Frères, mes Amies et mes Amis,

En ces temps difficiles, en quoi l’initiation maçonnique peut-elle être d’un quelconque secours ? Les

structures bien établies que nous connaissons toutes et tous, sont pour l’instant taisantes à ce sujet,

du moins à ma connaissance. C’est à nous, femmes et hommes debout, initiées et initiés « du

terrain », de réagir et de prendre des initiatives.

Certains n’ont évidemment pas attendu mes bonnes paroles pour agir. Docteurs, infirmières,

personnel soignant en général, sont nos nouveaux soldats, et nous devons un immense respect pour

ceux qui se dévouent dans ces temps difficiles, en particulier pour ceux qui sont tombés au « champ

d’honneur » en agissant pour que les autres survivent. Cette armée pacifique est digne de notre

profonde admiration. Je pense en particulier à notre Frère Patrick qui se bat comme un beau diable

pour que l’EHPAD dont il est médicalement responsable ne connaisse pas l’irruption de cette saleté,

je pense à une Soeur biologiste qui travaille en première ligne de recherche sans les moyens de

protection dont elle devrait disposer. Et à tous les autres évidemment.

Aussi ai-je quelques scrupules à intervenir, alors que je suis benoîtement et simplement « confiné ».

Mais je voudrais néanmoins ajouter mon petit caillou à cette montagne de dévouement et de

sacrifice. En faisant référence à cette activité initiatique que nous pratiquons avec plus ou moins de

bonheur et d’efficacité. Mais ce sont des circonstances exceptionnelles qui doivent montrer si nous

nous sommes enrichis par cette démarche.

Pour ma part je trouve que la Franc-maçonnerie, surtout au niveau des Loges symboliques, alliant la

discipline du corps et l’activité de l’esprit, fortifie cette unité que Gilbert Garibal appelle le « corpsesprit

». Des siècles de monothéisme nous ont fait mépriser le corps au bénéfice de l’esprit. Laissons

tomber ce procès, mais soyons-en conscients.

Or, pour revenir à la situation présente, à savoir la pandémie actuelle, je m’aperçois (oh il ne faut pas

être un bien grand penseur pour cela !), que l’épidémie a pris une double dimension : elle est

dangereuse pour le corps, mais elle est aussi nocive pour les esprits. Et c’est ce second point que je

voudrais soulever. Les conditions dans lesquelles nous vivons actuellement sont aussi mortifères que

le virus lui-même. La façon obsessionnelle dont l’information est rapportée par des médias avides

d’audimat comme toujours, les rengaines auto-suffisantes de soi-disant experts sur chaque chaîne de

télévision (Bachelot, Cymes et compagnie…), engendrent une épidémie d’angoisse collective

démultipliée par le confinement durable entre nos quatre murs. Ne prenons pas les mots pour des

idées et sachons raison garder.

L’angoisse, que chacune et chacun peut légitimement développer, use notre énergie, détruit une

partie de notre volonté, ruine nos défenses immunitaires, dissous les sensations positives que nous

pouvons ressentir alors que nous bénéficions du bienfait immense que la Nature nous a offert, celui

de vivre.

Il est donc important de vivre un double confinement : celui physique, imposé par les autorités

(qu’on soit pour ou qu’on soit contre), mais aussi celui psychique de protection vis-à-vis des médias

qui nous robotisent et nous asservissent. Il ne s’agit pas de faire l’autruche certes, mais il s’agit

d’écouter les émissions de télévision consacrées au Corona-Virus avec beaucoup de parcimonie.

Sinon nous allons sortir de cette crise non seulement dans une situation économique très dégradée

mais encore dans une situation psychique telle, que nous allons démultiplier les conséquences

néfastes de cette situation, et que nous allons perdre toutes les perspectives d’espoir de nous en

relever. Le moral des troupes est aussi important que leur armement.

Voilà mon petit caillou. Bien modeste contribution, mais pensez-y, mes Très Chères Soeurs, mes Très

chers Frères, mes Amies et mes Amis. Prenez soin de vous à tous les sens du terme.

Je vous embrasse toutes et tous,

Pierre Audureau

Pierre Audureau