X

DU BEAU, DU BON, DU BONHEUR ! – GILBERT GARIBAL

Voici la contribution de Gilbert GARIBAL à notre nouvelle rubrique « loge libre et insoumise » :

Gilbert Garibal, docteur en philosophie et psychosociologue, est spécialisé dans l’écriture d’ouvrages pratiques sur le développement personnel et les faits de société parus chez Marabout, Hachette ou Dangles. Il a également publié « ABC de la franc-maçonnerie » (Editions Grancher), « Devenir franc-maçon » (Editions de Vecchi), et dans la même collection chez Dervy, « Ombres et Lumières sur la franc-maçonnerie« .

DU BEAU, DU BON, DU BONHEUR!

Le bonheur ! Cet « état de la conscience pleinement satisfaite », tel que le définit le dictionnaire, est-il vraiment accessible ? Est-ce une vue de l’esprit, un idéal, une chimère ou bien, tout au contraire, une conquête à notre portée ? A moins qu’être heureux relève d’une disposition naturelle ? Sur la route de la sagesse, le franc-maçon peut penser pour sa part que la volonté et le raisonnement ne sont pas étrangers à l’atteinte de cette félicité… 

Il n’y a pas de recettes pour être heureux, sinon qui sait, opérer un meilleur constat de notre condition humaine et agir en conséquence. Ce regard sur notre vie nous indique logiquement qu’il y a les choses sur lesquelles nous avons une possibilité d’action et celles qui ne sont pas de notre ressort. Nous consommons souvent beaucoup d’énergie, en pure perte, sur ces dernières!

Par ailleurs, le fonctionnement même de la nature nous suggère de vivre « ici et maintenant », chaque moment, avec nos joies et nos peines. Sans action possible sur « ailleurs et autrefois », c’est à dire le passé, qui est un film tourné, terminé, archivé, en boîte. Quant au futur, « là-bas et demain », c’est l’inconnu. Il ne sert à rien de s’angoisser sans motif valable, c’est encore de l’énergie gâchée, comme chauffer un appartement, la fenêtre ouverte! Il s’agit simplement de donner forme à cet « inexistant », de le modeler en idée puis en projet constructif. Il faut toujours avoir un rêve d’avance!

Dès lors, d’où viennent nos peurs, nos craintes rétroactives du passé (ai-je bien fait ce que j’aurais dû faire pour moi, pour untel, etc?) notre anxiété pour aujourd’hui (est-ce que je fais bien ce que je dois faire?) et notre appréhension de demain (que vais-je faire et devenir?) Ce questionnement prégnant, c’est un « doute négatif », vraisemblable résultat de 2000 ans d’une culpabilité gréco-judéo-chrétienne – que l’on soit croyant ou athée (les deux faces d’une même carte à jouer!) -, née de notre « civilisation du péché », qui a inventé un Dieu à l’inverse des hommes…doté de toutes les qualités. C’est à dire de cette perfection que nous ne pourrons jamais atteindre, qui nous infériorise et conditionne en « état de faute » permanent! La culpabilité, toujours!

Comment s’en défaire ? Il s’agit de « changer de plan » et se mettre en situation de « doute positif »‘ (la franc-maçonnerie enseigne cet état d’esprit). Cette autointerrogation (qu’est ce qui est à mon niveau, au sens propre et figuré de l’outil? qu’est-ce qui ne l’est pas?) est à même de nous conduire à la pratique d’une « vie bonne », sans peur et sans reproche. Pourquoi y aurait-il quelque honte (un sentiment parfois culturel !) à vivre dans le confort matériel que l’on acquiert ou acquis tout au long d’une existence de travail ?! Si possible, avoir chaud dans sa maison, manger à sa faim, être bien dans une enveloppe charnelle entretenue, satisfaite – et dans une tête sereine – permet sur le pas de sa porte, de mieux réfléchir, de mieux voir et ressentir la société des Hommes. En beauté et en bonté.

Bref, occuper un corps sain et bénéficiant du « silence de ses organes » (l’une des définitions de la santé) offre le moyen de penser mieux pour exister mieux que vivre ! La « spiritualité physique » (culture du bien-être), a autant de valeur qu’une spiritualité religieuse (observance théologique) ou une spiritualité laïque (réflexion sans Dieu). Les trois peuvent cohabiter – selon les options de chacun – quand elles sont profitables à l’Homme.

Dépasser son ego pour rejoindre ses égaux ! Voyager léger (porter une valise avec le nécessaire, mais pas la malle universelle!), prendre le temps des choses et faire chaque chose en son temps, s’aimer et aimer son semblable, à sa mesure, avec lucidité. Dans la cité comme en loge. C’est peut être cela, le bonheur…

…Cette petite fleur « de bon sens » et qui donne du sens à notre vie,   qu’il faut cueillir chaque jour au lever, comme au premier matin du monde…

                                                                               Gilbert GARIBAL


A.S.:

View Comments (1)

  • Dépasser son ego pour rejoindre ses égaux !
    Magnifique pensée ! Tellement réaliste pour qui a compris que le chemin, que chacun doit parcourir, doit se faire avec un sac léger empli de souvenirs constructifs, positifs et non rempli des pierres de frustration qui, elles, doivent être abandonnées dans les crevasses qui jalonnent le chemin.
    Rire et sourire de tout et surtout de soi méne à l'autre, l'inconnu, un frère, un ami futur.