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Curé Franc-Maçon de Megève : son au-revoir aux paroissiens

Pascal Vesin, ex-prêtre de Megève, démis de ses fonctions par l’Eglise pour son appartenance à la Franc-Maçonnerie s’est adressé à ses « anciens » paroissiens dans une lettre.

Celle-ci est parue sur sur Facebook  dans « le Groupe de soutien au Père Pascal Vesin » car l’intéressé n’a pas pu obtenir l’autorisation du Vicaire Général, de publier « Mon au revoir au paroissiens de Ste Anne d’Arly Montjoie » sur la feuille paroissiale.

La voici ci-dessous avec une phrase qui m’a marqué « Quand l’Eglise se ferme elle tombe malade. Je préfère une Eglise accidentée parce qu’elle prend des risques qu’une Eglise malade« 

Mon au-revoir aux paroissiens de Ste Anne d’Arly-Montjoie

Je porte encore et toujours le souci de l’unité sur notre Paroisse.

Mon choix -honorer ma liberté de penser et respecter la pluralité de paroles dans l’Eglise- n’altère en rien ce souci. J’accepte et respecte que certains ne comprennent pas ce choix.

Mais comment faire entendre ma parole quand j’en suis privé ?

Quand et comment pourrais-je, dans la même dynamique lancée par l’Evêque, inviter les paroissiens à l’unité ? Peut-être que certains d’entre eux auraient besoin d’entendre de ma bouche, combien ce désir d’unité pour notre paroisse demeure mon souhait profond.

Une triple injustice

– Les conditions dont a été habilement géré mon départ ne m’ont pas permis de m’expliquer devant les paroissiens. Tout a été fait pour que ma parole soit confisquée. C’est pour cette raison que j’ai fait paraître dans la presse -seule tribune dont je disposais- « Ma vérité de curé en paix avec sa foi et ses idées »

– Les bien-pensant, baignant dans la dénonciation anonyme, semblent avoir eu raison. L’Eglise inviterait-elle à donner raison à la pratique de la délation ?

– Je subis cette décision de l’Eglise par une méconnaissance flagrante de ce qu’est,

aujourd’hui, la Franc-maçonnerie. Combien de propos erronés, infondés et injustifiés ont été tenus sur la Maçonnerie. Osons le dialogue en vérité (sans présager de la réponse), faisons tomber les secrets qui génèrent tant de phantasmes, évitons les anachronismes, … c’est ma demande depuis deux ans… vaine !

Une méconnaissance

La méconnaissance génère trop souvent la peur …

L’heure n’est-elle pas venue, pour reprendre les propos de Mgr Jean-Charles Thomas, de réfléchir sur le dialogue qui pourrait exister entre l’Eglise et la Franc-Maçonnerie.

Chacune de ces Institutions acceptant un dialogue vrai et respectueux :

– Le « secret maçonnique » ne dessert-il pas ce dialogue ? La Franc-Maçonnerie ne pourrait-elle pas ouvrir ses portes pour éviter tous ces fantasmes que ce secret fait naître, pour montrer l’objet de ses travaux, qui elle est, … ? Cette peur disparaissant, le dialogue demandé serait plus efficace pour faire évoluer les choses.

– L’Eglise ne pourrait-elle pas risquer ce dialogue ? Cette invitation au dialogue n’estelle pas lancée par le Pape François, lui-même : « L’Esprit-Saint nous fait entrer dans le mystère du Dieu vivant et nous sauve du danger d’une Eglise gnostique et d’une Eglise autoréférentielle fermée sur elle-même.

Quand l’Eglise se ferme elle tombe malade. Je préfère une Eglise accidentée parce qu’elle prend des risques qu’une Eglise malade »

La méconnaissance génère trop souvent la peur … Osons l’ouverture et le dialogue …

L’ignorance n’est-elle pas pire que la malice, comme l’écrivait St François de Sales. Un souhait profond : l’Unité

L’Unité comme moyen.

Chacun a le droit de réagir à sa manière sans être jugé.

Participer à une page Facebook ou pas, désirer poursuivre la mission confiée ou pas, … doit être l’objet d’un choix conscient de chacun. Quelle que soit l’attitude choisie, en toute conscience, elle n’est pas un choix pour ou contre l’Evêque, pour ou contre Pascal : elle est un choix personnel et cohérent qui n’a pas à être jugée par autrui, elle doit être respectée. L’unité commence peut-être par-là : laisser à chacun sa liberté de conscience. Unité n’est certainement pas uniformité.

L’Unité comme signe.

« Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres. » (Evangile de Jean 13,34-35)

La perspective de l’évangéliste Jean n’est pas celle de l’universalisme : facile d’aimer à 2000 kms ! Jésus s’adresse uniquement aux apôtres et fait appel à leur amour réciproque. Les disciples du Christ doivent s’aimer les uns les autres afin que tous reconnaissent qu’ils Lui appartiennent.

Cette invitation s’adresse au groupe des Douze, dans l’intimité du dernier repas partagé.

Cette invitation s’adresse aujourd’hui à notre Paroisse, à chacun de ses membres.

Je ne vous oublierai pas.

Nous nous retrouvons dans la prière.

P. Pascal VESIN


A.S.: