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CORSE, TERRE MAÇONNIQUE ?

Corse terre maçonnique ? est un article paru dans le Journal de Corse

Système dit « affairiste » pour les uns, initiatique ou humaniste pour les autres, la franc-maçonnerie plane, quoiqu’il en soit, sur la société. Que l’on soit partisan, simple curieux ou détracteur, les frères « trois points » ne laissent, en tout cas, personne indifférent. En Corse, ils seraient autour de 4000 « frères et soeurs » répartis en moins d’une centaine de Loges-lieux de leurs réunions- à travailler ponctuellement. Qui sont-ils ? Quels objectifs poursuivent-ils ? Quel est leur impact sur la société corse ? Enquête…

À la seule évocation de son nom, la Franc-Maçonnerie a de quoi vous faire hérisser le poil. Crainte, appréhension, curiosité, c’est sans doute l’aspect secret du système et les interrogations qu’il suscite qui sont à l’origine des théories les plus fantasques. « La Franc-Maçonnerie ? Lance un « frère » en guise de préambule, le mieux c’est d’y entrer afin de se faire sa propre idée. Sinon, c’est la porte ouverte à toutes les idées préconçues ! »

Qu’est-ce, en somme, que la Franc-Maçonnerie ? Un bref historique
s’impose.

Un peu d’histoire

Les origines de la Franc-Maçonnerie semblent variées. Il semblerait, toutefois, qu’elle puise sa source dans différentes traditions ésotériques et spirituelles évoluant au rythme de la société avec comme point de départ la création du Temple de Salomon et un peu plus tard, les Templiers. Dans son ouvrage « La Foi d’un Franc-Maçon », Richard Dupuy, qui fut Grand Maître de la Grande Loge de France expliquait qu’au sortir des deux croisades, période de reconstruction, les artisans des corps de métier différents, pouvaient par leur travail, « racheter leur franchise » et acquérir ainsi une liberté dont ils étaient privés jusqu’ici. Ils devinrent alors des maçons francs et plus tard des francs maçons. La deuxième époque cruciale du développement de l’Ordre est caractérisée par les Bâtisseurs de Cathédrale qui créèrent, durant le Moyen-Âge, des loges où ils vivaient le temps d’édifier les églises. En 1717, l’arrivée de la Franc Maçonnerie dite « spéculative », utilisant les symboles et outils des artisans nourrit une réflexion intellectuelle. En 1723, un texte fondateur, la Constitution du pasteur James Anderson, donne naissance à la maçonnerie moderne.

Mais deux courants vont s’opposer. L’un humaniste et sociétal issu de cette mouvance et l’autre plus ésotérique et spirituel puisant sa source dans une tradition dite primordiale et véhiculée par différents courants spirituels. « La Franc-Maçonnerie est la voie initiatique de l’Occident, écrira notamment René Guénon, auteur français considéré comme une référence de l’histoire intellectuelle du XXe. « Sans le courant sociétal, la Franc-Maçonnerie, qui est de par ses symboles et rituels d’essence spirituelle, aurait sans doute disparu, argumente l’un des plus anciens maçons de l’île en termes de longévité (40 années et 9 obédiences…), ancré dans l’évolution de la société, le courant humaniste a pris le dessus sur la démarche spirituelle. Mais il y a une maçonnerie dans la maçonnerie, tout dépend de ce que l’on vient y chercher. »

Ainsi et partie des premières Loges écossaises et anglaises, la Franc Maçonnerie s’est développée un peu partout en Europe. Pour arriver dans l’Hexagone avec la création, en 1773, du Grand Orient de France. Aujourd’hui, l’Ordre compte près de 200000 « Frères et Soeurs » répartis en une quarantaine d’Obédiences-qui ne se reconnaissant pas toutes entre elles- et quelque 5000 Loges. À l’origine de la séparation entre l’Église et l’État, le Grand Orient de France est, on le sait, impliqué dans l’évolution sociétal. Raison pour laquelle, nombre de ses membres intègrent la sphère politique.

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A.S.: