MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard
Chronique 404
1862 – Pierre Magnan, super héros
Le 3 février 1862, Jean Pons Viennet, grand commandeur du Suprême Conseil de France, répond à la sommation du maréchal et frère Magnan, en des propos peu amènes :
« Nos deux Ordres sont tout à fait indépendants l’un de l’autre. […] Nos relations s’étendent aux extrémités du monde tandis que les vôtres ne dépassent pas la frontière.
« Que l’Empereur explique son décret suivant vos désirs, je me démets à l’instant de mes fonctions de Souverain Grand Commandeur Grand Maître que M. le duc Decazes m’a léguées…
« Mais telle est la nature de notre institution que tant qu’il restera un Maçon du 33e degré, il deviendra le chef de l’Ordre, le régulateur suprême des loges du Rite écossais, et qu’en définitive l’autorité publique aura seule le pouvoir d’interrompre cette succession.
« Alors la soumission sera immédiate. »
Le 30 avril, le maréchal Magnan adresse une circulaire « à tous les ateliers et à tous les maçons » les enjoignant de se soumettre à l’autorité du « Grand Maître de France ».
De son côté, le souverain grand commandeur Viennet se tourne vers tous les maçons écossais pour poser une question inattendue :
« Que dirait la France si un archevêque de Paris, dès le lendemain de son installation, signifiait aux ministres protestants et aux rabbins d’avoir à fermer leurs temples et d’assister aux offices de Notre-Dame ? »
Le 22 mai, le maréchal Magnan, poursuivant ses intentions dominatrices, émet un décret supprimant « tous les pouvoirs connus sous les noms de Suprême Conseil, de Misraïm et tous autres, sous quelque titre que ce soit ».
« Seront et demeureront également dissous, précise-t-il, les ateliers et tous les degrés qui relevaient de ces obédiences ».
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En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.
© Guy Chassagnard – Auteur de :
- Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT, 2016),
- La Franc-Maçonnerie en Question (DERVY, 2017),
- Les Constitutions d’Anderson (1723) et la Maçonnerie disséquée (1730) (DERVY, 2018),
- La Chronologie de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019),
- Les Annales de la Franc-Maçonnerie (SEGNAT 2019)
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