ELABORATION DES RITUELS FRANÇAIS

MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.

Chronique 247

1785 – L’élaboration des rituels français (2)

Le 19 mars 1785, le Grand Orient de France établit une échelle de hauts grades constituée par cinq Ordres de Sagesse.

Le cinquième Ordre, qui n’aura ni titre ni rituel particuliers, sera réservé à « une classe privilégiée de Maçons dignes de ce titre par l’étendue et la sublimité de leurs connaissances ».

Le Grand Orient de France adopte le 15 juillet le rituel d’apprenti qu’il a fait mettre en chantier dès décembre 1773. Le rituel de compagnon sera adopté le 29 juillet et le rituel de maître maçon le 12 août.

L’envoi des premiers cahiers manuscrits se fera à partir de 1786, avec pour explication le fait que le Grand Orient a cru « devoir ramener la Maçonnerie à ses usages anciens que quelques novateurs ont essayé d’altérer, et d’établir ses premières et importantes initiations dans leur antique et respectable pureté. »

Ayant envisagé de faire imprimer ses rituels à l’intention des loges, le Grand Orient de France se range, le 12 septembre, à l’avis du frère Dauptain qui considère qu’un tel ouvrage « ne doit point être altéré » mais transmis « dans le même état et de la même manière qu’il a été reçu ».

Comme par le passé, l’Ordre maçonnique diffusera des manuscrits.

La première version imprimée des rituels du Grand Orient sera diffusée, sans l’accord de celui-ci, en 1801 sous le titre de Régulateur du Maçon – première version dans la mesure où l’on ignore ce Recueil des trois premiers grades de la Maçonnerie publié, à l’Orient de l’Univers, en 1788.

Le 6 février 1786, le Grand Orient valide les rituels de sa Chambre des grades ; le 17, il intègre le Grand Chapitre Général de France.