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1671 – LE FAUX MARIAGE DE LOUISE DE KEROUAL – MISCELLANÉES MAÇONNIQUES

MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.


Chronique 59  – 1671 – Le faux mariage de Louise de Keroual

L’Histoire maçonnique ne fait pas grand cas de Louise de Keroual. Pourtant celle-ci mérite d’être connue à plus d’un titre ; parce que sa vie profane fut des plus « pittoresques », parce qu’elle fut impliquée, directement ou indirectement,  dans l’évolution première de la Franc-Maçonnerie moderne.

Rien ne disposait Louise, née Penancoët de Keroual, à devenir duchesse. Mais le hasard voulut qu’elle fût demoiselle d’honneur de Madame, sœur de Charles II d’Angleterre et belle-sœur de Louis XIV. Plutôt que de séduire la jeune femme, le Roi-Soleil en aurait fait une informatrice.

Louise n’avait que vingt-deux ans lorsque, au cours d’une réception donnée à Londres en l’honneur de Charles II, elle se trouva être la partenaire du roi au « Jeu du mariage », alors en vogue à la cour ; si la cérémonie « officielle » ne fut, comme à l’accoutumé, qu’une aimable parodie, la nuit de noces, elle, se révéla bien réelle. D’où une liaison, entre les deux partenaires, qui devait durer une quinzaine d’années.

Fils naturel de Charles II et de Louise de Keroual, Charles Lennox, premier duc de Richmond et de Lennox (1672-1723) devait être initié franc-maçon accepté. Charles Lennox (1701-1750), fils du précédent, fut quant à lui élu grand maître de la Grande Loge de Londres en 1724.

Louise, faite duchesse de Portsmouth par son amant royal, et duchesse d’Aubigny par son protecteur, devait s’éteindre en 1734, dans le château d’Aubigny-sur-Nère où son petit-fils tint loge à diverses reprises. Y participèrent, entre autres gen­tilshommes français, Charles Louis de Secondat de La Brè­de, dit Montesquieu, et Louis de Pardaillan de Gondrin, duc d’Antin, futur Grand Maître général des Maçons dans le royaume de France (1738).


© Guy Chassagnard – Auteur de La France-Maçonnerie en question (Éditions Dervy – 2017) & du  Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (Éditions Segnat, 2016).


 

A.S.:

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  • Merci Guy de cette évocation de Louise de Kerouailles.
    Une précision: si Louise vivait la plus tard du temps à Aubigny, c'est à Paris qu'elle s'est éteinte à l'âge de 84 ans, en s'endormant pour ne plus se réveiller devant la fenêtre de son hôtel parisien.
    La propriété d'Aubigny provient du don du Duché d'Aubigny qu'avait fait Charles VII au chef des troupes écossaises, un Stuart, ancêtre de Charles II pour être venu se battre au nom de la Auld Alliance avec jeanne d'Arc contre les anglais. La couronne de France a récupéré le Duché, mais restitué la seigneurie à Louise à la demande de Charles II.
    Il y avait aussi des liens familiaux très fort entre Charles Lennox, 2ème duc de Richmond sa grand-mère Louise et les 3 "filles" Lennox, ancêtre de Diana Spencer.