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LES SINCLAIR DE ROSLIN – MISCELLANÉES MAÇONNIQUES

MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique.

Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.


Chronique 34  – 1446 – Les Sinclair de Roslin

On l’appelait William ; il fut comte de Caithness et d’Orkney ; il fut aussi baron de Roslin (Rosslyn). En 1446, il entreprit la construction d’une collégiale dédiée à saint Mat­- thieu qui devait être entourée de divers bâtiments monastiques. Il fallut près de 50 ans pour achever les travaux de la chapelle ; l’abbaye ne fut, semble-t-il, jamais terminée.

Depuis des siècles, la chapelle de Rosslyn est une énigme ésotérique qui a été intégrée à la tradition maçonnique écossaise.On a, en effet, identifié dans ses multiples sculptures des symboles relevant directement du Métier. Ne voit-on pas, sur un chapiteau, un homme à genoux, les yeux bandés, une corde au cou et tenant de la main gauche une bible…

N’admire-t-on pas la beauté et l’harmonie d’un pilier, dit de l’Apprenti : une légende raconte qu’il aurait été sculpté en l’absence du maître et que celui-ci, jaloux, aurait tué le sculpteur. N’affirme-t-on pas que le maître d’œuvre de la chapelle de Rosslyn aurait été nommé par le roi James II (Jacques II) grand maître des maçons écossais…

Quoi qu’il en soit, l’accès officiel, sinon solennel, des Sinclair dans l’histoire de la Maçonnerie opérative eut lieu en 1601, lorsque William Schaw, maître des travaux de James VI Stuart, promulgua une charte établie par les « diacres, maîtres et maçons libres du royaume d’Écosse ».

Les seigneurs de Roslin étant, « depuis longtemps », reconnus comme les bienfaiteurs des maçons, il leur fut alloué  le droit héréditaire d’être « les Protecteurs, Juges et Grands Maîtres du Métier ».

Une seconde charte, adoptée en 1628 par diverses loges écossaises, dont la loge d’Édimbourg, confirma ces droits et pouvoirs – demeurés en vigueur jus­qu’à la création de la Grande Loge d’Écosse en 1746.


© Guy Chassagnard – Auteur de : Aux Sources du rite écossais ancien et accepté (Éditions Jean-Paul Bertrand – Alphée, 2008).

© Guy Chassagnard – Auteur de Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (Éditions Segnat, 2016 – exclusivité Amazon.fr).

© Guy Chassagnard – Auteur des Annales de la Franc-Maçonnerie (Éditions Jean-Paul Bertrand, 2009).

© Guy Chassagnard – Auteur de La Loge et ses Officiers (Éditions Jean-Paul Bertrand, 2010).

A.S.:

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  • La GL d'Ecosse a été fondée en 1736 sur le modèle de la GL d'Angleterre et le le duc William Sinclair of Roslin, grand golfeur devant l'éternel, en a été élu premier Grand Maître.
    Le Caledonian mercury du 6 janvier 1737 (page 17583) rapporte ainsi les festivités du 27 décembre 1736 (les polices d'origine ont été respectées):
    "We learn from Invernefs, That on the 27th ult. being St. John's Day, the Honourable and Ancient Fraternity of FREE Masons there, made a Proceffion from their Lodge to the Crofs in a very decent and régular Manner, the most fplendid of the kind ever feen there; all appearing in white gloves ans Aprons and yhe proper Badges of Mafonery, the Mafster walking in Front and the rear clofed by the Wardens. The Solemnity of the day was concluded with a flendid Entertainement and a Ball to the Ladies, where the Health of the Grand Mafter William Sinclair of Rofline and of many other worthy Brethern were drunk; and the Night was fpent in a most affectionate ans brotherly Manner."

    La description des solennités est similaire aux descriptions données dans les journaux de l'époque aux cérémonies de la Grande Loge d'Angleterre.

  • Je ne peux qu'inviter l'auteur de cet article à lire avec profit l'ouvrage de Robert Cooper, conservateur de la bibliothèque de la GL d'Ecosse, intitulé 'The Rosslyn Hoax'. Ouvrage traduit en français sous le titre 'Rosslyn: splendeurs, mythes et réalités' aux éditions de la Hutte. Il y verra que loin des théories fumeuses reprises à l'envi dans le Da Vinci Code, mais aussi par des maçons friands de légendes mais qui n'ont jamais visité les lieux, cette chapelle n'a rien qui soit proprement maçonnique. Que des maçons opératifs, sculpteurs et tailleurs de pierre, y aient travaillé...oui. De franc-maçonnerie point.