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REFLEXION EN IMAGE : VANITÉ DES VANITÉS…

Contexte
Philippe de Champaigne est né à Bruxelles en 1602 et meurt à Paris en 1674.
C’est la seule nature morte connue de l’artiste. Elle a été attribuée à Champaigne en 1932 par Le Feuvre, auparavant elle était considérée comme une œuvre anonyme.

Les Vanités 
Au tout début du XVIIe siècle, apparaissent des peintures d’un genre nouveau, les Vanités. Ce terme est le substantif correspondant à l’adjectif vain, qualifiant ce qui est vide, illusoire. Ce sont des tableaux classés dans le genre de la nature morte, où figurent un ensemble d’emblèmes et d’objets dont la possession paraît vaine, futile, dérisoire. Un premier groupe représente l’inutilité des biens terrestres, attributs du savoir et du plaisir – livres, instruments scientifiques, objets d’art, vin, mets – et la représentation du pouvoir et de l’argent – pièces d’or, armes, bijoux, couronnes et sceptres. Le deuxième groupe d’objets symbolise l’écoulement du temps – le sablier, l’horloge, la bougie, la clepsydre – et aussi – bulles de savons, fleurs, insectes, coquillages – rappelant le caractère fragile et transitoire de l’existence et la jouissance éphémère des nourritures terrestres. Toutes ces richesses, créations naturelles, humaines, accumulations de biens, représentées avec précision et raffinement, auxquelles nous devrons renoncer, entourent un crâne, symbole de notre finitude. On retrouve fréquemment dans les Vanités les mots célèbres issus de l’Ecclésiaste (1.2) :  » Vanitas Vanitatum et omnia Vanitas « « Vanité des vanités, tout est vanité ». Ces mots apparaissent souvent dans les tableaux sous forme d’inscriptions sur un phylactère ou un billet. On remplace parfois le terme de Vanité par la locution latine Memento mori (souviens-toi que tu vas mourir).

(Vanité ou allégorie de la vie humaine, tableau peint par Philippe de Champaigne en 1646.)

L’orgueil fait que l’individu s’estime lui-même bien au-delà de ce qu’il est réellement ; il se caractérise par l’importance que le sujet attache à son propre jugement et en cela, l’orgueil isole. La vanité quant à elle, fait que l’individu veut être estimé d’un maximum de personnes et faire l’unanimité autour de lui… Pour Henry Bergson, « La vanité est une admiration de soi fondée sur l’admiration qu’on croit inspirer aux autres ». On saisit mieux la nuance qu’il y a entre orgueil et vanité si on s’amuse à mettre ces deux concepts en opposition :

  • La vanité s’appuie sur l’opinion, l’orgueil sur sa force personnelle
  • La vanité a besoin d’approbation, l’orgueil de domination
  • La vanité a rapport au social, l’orgueil a rapport à la liberté individuelle
  • La vanité reste une valeur subjective, l’orgueil se nourrit de l’objectivité

Ce qui unit l’orgueil et la vanité ; l’égocentrisme, l’égotisme, le nombrilisme, le narcissisme… La vanité et l’orgueil sont tous deux également « quête de SOI pour SOI ». Paul Valéry résume très bien la différence entre orgueil et vanité, je cite : « Plaire à soi est orgueil, plaire aux autres est vanité ».

Source : http://orient-de-lorient.over-blog.com

A.S.:

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