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Miscellanea Macionica : The Free Gardeners , des Jardiniers libres ou des Francs-Jardiniers ?

Voici la question 117 de la Série« MISCELLANEA MACIONICA »  (Miscellanées Maçonniques) tenue par Guy Chassagnard, ancien journaliste professionnel qui, parvenu à l’âge de la retraite, a cessé de traiter l’actualité quotidienne, pour s’adonner à l’étude de la Franc-Maçonnerie et de son histoire.

Miscellanea Macionica :  The « Free Gardeners », des Jardiniers libres ou des Francs-Jardiniers ?

En anglais, ce sont – ou plutôt c’étaient – des Free Gardeners, membres d’un Ordre prétendument Ancien ; en français, le mot Free devant être normalement traduit par Libre, mais devenu Franc pour les métiers et les maçons.

Les Free Gardeners, ou Francs-Jardiniers, sont apparus en Écosse à la fin du XVIIe siècle, alors que s’y multipliaient, sous l’autorité morale de William Schaw, les loges maçonniques opératives. Le plus ancien document relatant leurs activités est un registre de procès verbaux ouvert en août 1676.

A l’instar des œu­vriers du Métier, les Francs-Jardiniers se sont réunis en loges, ont adopté le port d’un tablier et d’un cordon, ont établi des rituels pour la pratique de trois degrés différents, savoir ceux d’apprenti jardinier, de second jardinier et de troisième jardinier ; sous la gouvernance d’un maître, de surveillants et d’un chapelain.

Comme les maçons, les Franc-Jardiniers ont eu leurs cérémonies d’initiation, leurs symboles, leurs mots secrets, avec pour références Adam, Ève et le jardin d’Eden. Sur la Bible, ils ont déposé pour emblèmes un compas, une équerre et un « couteau de taille ».

L’Ordre a connu son temps de gloire au XVIIIe siècle, s’étendant alors en Angleterre, en Irlande et dans les colonies britanniques. Au siècle suivant se sont créées plusieurs Grandes Loges pour fédérer un mouvement riche de plusieurs dizaines de milliers d’a­deptes. Mais le XXe siècle a vu leur déclin et leur disparition.

Pourquoi ? Parce qu’il s’agissait à l’origine de groupements d’amateurs de jardins (et chacun sait combien les jardins « anglais » sont de petites merveilles de la nature) et de défenseurs de l’environnement ; parce qu’ils détenaient des promesses d’entraide et d’assurance mutuelles à une époque d’isolement et de pauvreté. Mais que les temps ont changé depuis…

Le premier registre de la loge de Dunfermline (Écosse) qui comprend, en 1716, 214 membres, fait état de véritables jardiniers, mais aussi d’artisans et d’aristocrates. Demanderont par la suite leur admission des hommes de loi, des militaires et des médecins.

En 1983, toutefois, la loge devra fermer sa porte d’entrée parce que ne pouvant plus faire face à ses dépenses. Le temps de l’assistance et de l’entraide mutuelles appartiendront dès lors au passé – et au bon vouloir de l’état.

En ce début du XXIe siècle, il n’existe tout au plus en Grande Bretagne que 150 sociétés amicales de secours mutuel (Friendly Societies), au sein desquelles les Franc-Jardiniers pourraient être rangés ; elles étaient 30o000 en 1950.

• Pour plus d’information consulter le site internet des Free Gardeners.

© Guy Chassagnard – Tous droits réservés – guy@chassagnard.net

© Guy Chassagnard – 2016



A.S.: