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Miscellanea Macionica : Robert Moray fut-il le premier maçon libre et accepté ?

Depuis le dimanche 05 janvier 2014, je vous invite à retrouver une rubrique régulière de Questions-Réponses intitulée « MISCELLANEA MACIONICA » (Miscellanées Maçonniques) tenue par Guy Chassagnard.

Guy Chassagnard est un ancien journaliste professionnel qui, parvenu à l’âge de la retraite, a cessé de traiter l’actualité quotidienne, pour s’adonner à l’étude de la Franc-Maçonnerie et de son histoire.

Voici la Question 8 de la Série Miscellanea Macionica.

QUESTION  N°  08 :  « Robert Moray fut-il le premier maçon libre et accepté ?« 

Nul à ce jour ne peut laffirmer ou linfirmer. Ce que lon peut avancer, cependant, sans risque derreur grossière, cest que Robert Moray demeure le premier maçon libre et accepté connu et reconnu. On peut supposer toutefois quil eut des prédécesseurs anonymes dont les rôles maçonniques nont pas conservé le souvenir.

Quoi quil en soit, en citant le nom de Robert Moray, il est aisé de constater que dans la première moitié du XVIIe siècle, on initiait déjà des maçons non opératifs en Angleterre. De quoi fâcher sans doute les adeptes de lÉcole authentique…

Mais qui était Robert Moray ? Sil avait possédé une carte dadresses, a visiting card comme on disait à lépoque, la liste de ses emplois et fonctions eut été longue, car il déploya de multiples activités tant en Écosse, sa terre natale, quen Angleterre et quen… France. On peut oser dire quil sagissait dun autodidacte, dun self made man ; formé sur le tas de lentreprise civile ou militaire.

Né en 1608 Robert Moray occupa dabord des fonctions indéfinies sur une île artificielle permettant lextraction en mer du charbon ; avant de porter en France luniforme des Gardes écossaises, ce qui lui permit dapprocher le duc de Richelieu et daccéder au grade de lieutenant colonel.

Ainsi se retrouva-t-il, encouragé par son protecteur, qui en fit son agent, quartier-maître général (responsable des approvisionnements et des transports) en Écosse – alors en lutte contre lAngleterre. Doù sa présence, en lan 1641, à New­castle-upon-Tyne ; nous y reviendrons.

En 1643, Robert Moray fut fait chevalier par le roi Charles Ier ; et renvoyé en France, où il rejoignit les Gardes écossaises avec le grade de colonel. Suite à deux années demprisonnement en Bavière, et sa libération par le paiement dune forte rançon, et à son retour en Angleterre pour le compte de Mazarin, il faillit sauver Charles Ier de la détention et de la mort – le roi refusant cependant, pour lhonneur, de se déguiser en femme et échapper ainsi aux hommes de Cromwell.

Après le retour des Stuarts sur le trône de Grande Bretagne, Robert Morray occupa encore les fonctions de conseiller privé auprès de Charles II et de Lord de lÉchiquier, intervenant quand de besoin en Écosse pour les affaires du roi. A sa mort, survenue en 1673, il fut inhumé à Londres dans la cathédrale royale de Westminster.

En 1660, il avait participé à la création de la Société royale de Londres pour lamélioration du savoir naturel, à laquelle devait entrer, lannée suivante, un certain Elias Ashmole.

Mais revenons en 1641, le lundi 20 mai, précisément. Ce jour là se tint à Newcastle-upon-Tyne, au nord-est de lAngleterre, quoccupaient alors les for­ces militaires écossaises, une tenue maçonnique organisée par des membres de la Loge Marys Chapel dÉdimbourg.

Au cours de celle-ci, Robert Moray fut initié franc-maçon ; de concert avec le général dartillerie Alexander Hamilton – que lhistoire britannique a depuis longtemps oublié.

On ignore aujourdhui si Robert Moray se montra un maçon accepté zélé et assidu, mais on remarque que tout au long de sa vie, il orna sa signature manuscrite dune étoile à cinq branches dessinée dun seul trait de plume ; la même étoile figurant sur le sceau destiné à marquer son abondante correspondance.

 Pour en savoir plus, consulter : Proceedings of the Society of Antiquaries of Scotland, n°114 (David Stevenson, 1984).

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