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Miscellanea Macionica : Questions maçonniques éparses (4)

Voici la question 124 de la Série« MISCELLANEA MACIONICA »  (Miscellanées Maçonniques) tenue par Guy Chassagnard, ancien journaliste professionnel qui, parvenu à l’âge de la retraite, a cessé de traiter l’actualité quotidienne, pour s’adonner à l’étude de la Franc-Maçonnerie et de son histoire.

Miscellanea Macionica :  

Qu’entend-on par Régime écossais rectifié ?

Celui-ci est né, à la fin du XVIIIe siècle, d’une réforme ou plutôt d’une rectification de l’Ordre de la Stricte Observance templière. Il fut alors «orégime » parce qu’il concernait autant les structures et l’administration de l’Ordre que ses pratiques ésotériques. Il est devenu « rite » lorsqu’il n’a plus impliqué que l’ordonnancement des formes rituelles, sa gestion administrative relevant désormais de grandes loges symboliques ou de juridictions supérieures qualifiées, individuellement, d’Ordre intérieur.

A noter que le Régime ou Rite écossais rectifié n’a jamais eu la moindre relation avec les courants maçonniques écossais ; il n’est devenu écossais qu’en raison de la suspicion religieuse que pouvait entraîner en France l’emploi du mot « templier » dont se réclamait l’Ordre (allemand) de la Stricte Observance dont il est issu.

Qu’entend-on par Houppe dentelée ?

Ce que n’est pas la Houppe dentelée : Ce n’est pas la corde représentée sur le Tableau de Loge d’Apprenti ; ce n’est pas non plus la corde qui court sur les murs du Temple maçonnique, de la colonne du Septentrion à la colonne du Midi, en passant par l’orient du Vénérable Maître. Si l’on en croit le Dictionnaire – et il faut toujours s’en remettre au dictionnaire lorsque l’on n’est pas sûr d’un mot –, la Houppe dentelée n’est rien autre qu’un « assemblage de poils, de filaments de soie ou de laine », qui termine à chacune de ses extrémités, ce qu’on appelle en Franc-Maçonnerie la Corde à nœuds.

Quant à la Corde à nœuds elle comporte douze Lacs d’amour, douze pour les mois de l’année, d’amour parce que le terme lacs, qui vient du latin laqueus signifie cordon, lacet, et est selon la tradition médiévale une représentation de l’amour, ou de l’amitié indissolubles. Bref, la Houppe dentelée fait partie de la Corde à nœuds et la Corde à nœuds est le symbole de l’amitié qui unit tous les francs-maçons.

Qu’est-ce qu’une Loge « régulière » ?

La réponse constitue une « lapalissade » : une Loge régulière est une loge constituée de francs-maçons réguliers, qui tirent leur régularité du fait qu’ils ont été initiés dans les règles – maçonniques – au sein d’une loge régulière. Les obédiences « reconnues » par la Grande Loge Unie d’Angleterre – Grande Loge Mère du monde autoproclamée –, et par voie de conséquence les Grandes Loges américaines, considèrent que seules leurs propres loges peuvent être considérées régulières.

Qu’est-ce qu’un Tuileur ?

C’est, comme chacun sait, un officier de la loge chargé de « tuiler » (vérifier l’appartenance maçonnique des visiteurs) et d’assurer la sécurité du temple lorsque s’y tient des tenues maçonniques. C’est aussi un vademecum de la pratique maçonnique comportant, pour chaque degré, les différentes composantes matérielles et ésotériques du grade, telles que : décors du franc-maçon, mots, signes et attouchements. Les plus anciens tuileurs français imprimés, connus, ont été :

  • LUnique et Parfait Tuileur pour les trente-trois grades de la Maçonnerie Française, d’Antoine Firmin Abraham (1812).
  • Le Manuel Maçonnique ou Tuileur de tous les Rites de Maçonnerie pratiqués en France, de Claude André Vuillaume (1820).
  • Le Thuileur des 33 degrés de lÉcossisme, de François Henri Delaunay, qui fournit aussi des indications sur les sept grades de la Maçonnerie, suivant le « Régime » du Grand Orient de France (1821).

En quelles circonstances fait-on usage de la Voûte d’acier ?

La Voûte d’acier est un cérémonial maçonnique observé lors de l’accueil en loge d’un dignitaire, d’un visiteur de marque ou lors de l’installation d’un Vénérable Maître récemment élu. Les frères se trouvant au premier rang de chaque colonne se munissent alors d’une épée qu’ils dressent – de la main gauche ou de la main droite selon le rite pratiqué – en position oblique au passage de la personne accueillie. Le plus souvent, la voûte d’acier est accompagnée d’une batterie de maillets battants, faite par le Vénérable Maître en chaire et ses deux Surveillants. On peut supposer que la voûte d’acier est un héritage des anciennes loges militaires.

© Guy Chassagnard – 2016



Guy Chassagnard:

View Comments (3)

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  • Quelques remarques sur ces définitions.
    Pour le mot régulier, je renvoie à l'excellent opuscule de Roger Dachez, paru chez Conform édition, collection pollen maçonnique. A l'origine regular dans son origine anglaise veut dire standard, "de base" (l'essence ordinaire se dit en anglais regular). Ce mot désigne à l'origine une loge "constituée" qui appartient à une obédience qui a une constitution. En fait ce terme vise à distinguer les loges de la maçonnerie "nouvelle" (les "Anciens" diront plus tard "Modernes") des loges opératives qui ont une charte octroyée par l'autorité féodale communale ou monarchique de la Franc-Maçonnique symbolique qui dispose grâce à l'obédience d'une Constitution qu'elle se donne à elle-même et donc d'une souveraineté et d'une indépendance.

    Toute obédience, fidèle aux Constitutions de 1723 et notamment à son article 1er, peut se dire "régulière" et c'est de manière abusive que la GLUA, pour mieux asseoir la victoire des "Anciens" sur les "Modernes", s'est autoproclamée "régulière".

    Cela renvoie au symbole essentiel de la voûte d'acier (qui évoque en résonance celui de la voûte étoilée). Il y a 3 épées en loge; l'épée flamboyante qui incarne les lumières de la raison, l'épée du grand expert qui rappelle le serment d'honneur et de fidélité et le "glaive" tenu par le couvreur et par les frères des colonnes quand ils doivent défendre la souveraineté de leur loge. Une arme de défense se tient de la main droite. La voûte d'acier exprime donc la protection et la déférence que la loge doit apporter à son autorité élue et souveraine.
    L'épée ne se tient de la main gauche en se mettant à l'ordre qu'au moment de la "grande lumière" à l'initiation signifiant par là précisément qu'elle n'est pas une arme mais représente le nouveau lien qui unit le nouveau frère à ceux de sa loge.