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Miscellanea Macionica : Quels ont été les papes antimaçonniques ?

Voici la question 23 de la Série« MISCELLANEA MACIONICA »  (Miscellanées Maçonniques) tenue par Guy Chassagnard, ancien journaliste professionnel qui, parvenu à l’âge de la retraite, a cessé de traiter l’actualité quotidienne, pour s’adonner à l’étude de la Franc-Maçonnerie et de son histoire.

Miscellanea Macionica :  Quels ont été les papes antimaçonniques ?

Les plus connus sont au nombre de quatre :

Jean XXII (1244-1334) – Né Jacques Duèze à Cahors, il fut élu pape en 1316, à l’âge de 72 ans, et inaugura la liste des papes d’Avignon. Archiprêtre dans sa ville natale, il fut chanoine à Périgueux, évêque à Fréjus et à Avignon, cardinal-évêque à Porto. Son action : l’interdiction des guildes et des confréries par l’intermédiaire d’un Sacré Concile tenu en 1326.

Le Pape reprochait à leurs membres de prononcer un sermet aux termes duquel ils devaient se soutenir contre qui que ce fût à l’exclusion de leurs maîtres. « La justice s’en trouve atteinte, meurtre et vols s’ensuivent ».

Clément XII (1652-1740) – Né Lorenzo Corsini à Florence, il fut élu pape en 1730. Archevêque in partibus à Nicomédie avant de devenir cardinal-évêque de Frascati. Son action : l’affermissement du pouvoir papal dans les états pontificaux et l’élargissement de sa suzeraineté en Italie ; surtout, la publication en 1738 de la bulle In eminenti apostolatus specula, au titre complet ainsi traduit :

Condamnation de la Société des Conventicules vulgairement appelés « Liberi Muratorio» ou Francs-Maçons, sous peine d’excommunication encourue par le fait même, dont l’absolution, sauf à l’article de la mort, est réservée au Souverain Pontife.

Principal grief formulé par le pape : « Ils [les Liberi Muratori] se lient entre eux par un pacte aussi étroit qu’impénétrable, et s’engagent par serment prêté sur la Bible, et sous les peines les plus graves, à couvrir d’un silence inviolable tout ce qu’ils font dans l’obscurité du secret ».

Benoît XIV (1675-1758) – Né Prospero Lambertini à Bologne, il devint pape en 1740 – au… 254e tour de scrutin. Il fut évêque d’Ancôme et archevêque de sa ville natale. Son action : la confirmation des décisions prises par son prédécesseur à l’encontre des francs-maçons, et la publication d’une nouvelle bulle, intitulée Providas romanorum pontificum ; celle-ci qualifiant les loges de « sociétés secrètes dont les assemblées n’ont d’autre but que de s’éten­dre dans toutes les directions et de s’opposer aux lois existantes » il exigea que tous les chrétiens catholiques s’abstincent de « tout contact avec ces sectes », l’excommunication étant automatique pour tout contrevenant.

A noter que les deux bulles précédemment mentionnées ne furent jamais appliquées par le clergé français, le Parlement de Paris ne les ayant pas entérinées.

Léon XIII (1810-1903) – Né Vincenzo Gioacchino Raffaele Luigi Pecci, à Carpineto Romano, près de Rome, il fut élu pape en 1878. Docteur en théologie et en droit, il fut légat du pape, archevêque de Damiette et de Pérouse, nonce apostolique, cardinal in petto et camerlingue. Son action : renforcer par son encyclique Humanum genus les décisions prises par ses prédécesseurs contre les francs-maçons, considérés par lui comme des agents du diable décidés à anéantir l’œuvre du Christ.

A notre époque, les fauteurs du mal paraissent s’être coalisés dans un immense effort, sous l’impulsion et avec l’aide d’une Société répandue en un grand nombre de lieux et fortement organisée, la Société des francs-maçons. Ceux-ci, en effet, ne prennent plus la peine de dissimuler leurs intentions et ils rivalisent d’audace entre eux contre l’auguste majesté de Dieu.

C’est publiquement, à ciel ouvert, qu’ils entreprennent de ruiner la sainte Eglise, afin d’arriver, si c’était possible, à dépouiller complètement les nations chrétiennes des bienfaits dont elles sont redevables au Sauveur Jésus Christ. Léon XIII dixit.

Bien que le fait soit souvent ignoré, il faut noter qu’avec une belle constance et un don prononcé de la persévérance, Clément XIII en 1766, Pie VI en 1775, Pie VII en 1821, Léon XII en 1825, Pie VIII en 1829, et Pie IX en 1854 se sont également dressés « contre les sectes, et les ennemis de l’Église ».

Pour en savoir plus, voir sur internet les textes complets des bulles de Clément XII et de Benoît XIV ainsi que de l’encyclique de Léon XIII.

© Guy Chassagnard – Tous droits réservés – guy@chassagnard.net

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