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MACRON ET LA FRANC-MAÇONNERIE – ARTICLE DE CHALLENGES.FR

Le site « Challenges.fr » publie un article sur les liens et les pouvoirs supposés de la Franc-Maçonnerie et Emmanuel Macron :

EXTRAIT 

Cela a commencé dès le discours d’investiture, prononcé devant une pyramide, celle du Louvre, symbole cher aux francs-maçons. Il y a eu ces mots du nouveau président, « en vos grades et qualités », caractéristiques du vocabulaire maçonnique. Et puis la photo officielle, avec cette mystérieuse horloge à deux cadrans et ce coq se reflétant sur un téléphone portable. Le coq, symbole de la France, certes, mais aussi de l’initiation à la franc-maçonnerie, annonçant au profane le triomphe de la lumière sur les ténèbres. Le doute n’était plus permis : Emmanuel Macron est franc-maçon ! Ou bien sous la coupe des « frères invisibles »… Ne s’est-il pas rendu en 2016 à une « tenue blanche fermée » (réservée à un public d’initiés) au siège du Grand Orient de France (GODF), rue Cadet, à Paris ? Deux de ses principaux ministres, Gérard Collomb et Jean-Yves Le Drian, à l’Intérieur et aux Affaires étrangères, ne sont-ils pas des frères déclarés, précisément affiliés à des loges du Grand Orient ? Sans compter tous les autres qui avancent masqués…

Au risque de décevoir les conspirationnistes, ces interprétations, relayées par un magazine comme Valeurs actuelles, sont assez fantaisistes. La pyramide ? « Pas maçonnique, en tout cas pas celle de Pei », tranche Emmanuel Pierrat, avocat, écrivain et fin connaisseur de la franc-maçonnerie. L’horloge à deux cadrans ? « A la rigueur, si elle en avait trois », ironise Alain Bauer, criminologue et ancien grand maître du GODF. L’expression « en vos grades et qualités » ? « Il a pu l’entendre dans n’importe quel banquet républicain où des profanes l’emploient sans même en connaître l’origine », poursuit l’ancien grand maître. Quant à l’intervention de Macron rue Cadet, alors qu’il était ministre de l’Economie, c’est, selon lui, « ce qu’ont fait presque tous les membres de tous les gouvernements depuis la guerre ».  

Les représentants de « l’ancien monde »

A l’inverse, il serait faux de prétendre que les francs-maçons, représentants de « l’ancien monde » pourfendu par Macron, ont soudainement disparu du paysage. Le renouvellement radical du personnel politique ne les a fait s’évanouir ni du gouvernement, ni de l’Assemblée, ni surtout du Sénat. Selon Alain Bauer, ils seraient « cinq ou six » dans l’équipe gouvernementale, « une bonne moyenne pour la Ve République ». Un chiffre peut-être légèrement exagéré. Les rumeurs qui ont circulé autour de Françoise Nyssen, Jean-Michel Blanquer, Marlène Schiappa ou Christophe Castanersont loin d’être avérées. A demi-mot, Philippe Foussier, actuel grand maître du GODF, ne reconnaît comme francs-maçons que les deux ministres d’Etat précités, Collomb et Le Drian. Il en oublie au moins un troisième, le « maçon-clé » du gouvernement, Jacques Mézard, actuel ministre de la Cohésion des territoires. Avec Richard Ferrand, également réputé franc-maçon, ce membre du Parti radical de gauche (PRG) a joué un rôle décisif dans la campagne de Macron.

Le nouveau grand maître du GODF, élu en août 2017, assure en revanche que le nombre des francs-maçons à l’Assemblée est « stable, voire en légère hausse pour le Grand Orient ». La Fraternelle parlementaire (Frapar), regroupant des députés et des sénateurs de toutes obédiences, a sans doute perdu de son influence. Mais le Sénat – où le président du groupe LREM, François Patriat, est un franc-maçon avoué – et le Conseil économique, social et environnemental (CESE) demeurent des bastions solides. Depuis l’avènement d’Emmanuel Macron, les relations entre le GODF et les sommets de l’Etat n’ont rien perdu en intensité. François de Rugy, président de l’Assemblée nationale, et Gérard Larcher, président du Sénat, sont venus chacun tenir une conférence publique rue Cadet. Y sont programmées pour les mois à venir, des « tenues blanches » avec les ministres de l’Education nationale, du Travail et de la Santé.


 

A.S.:

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  • J'avais cru comprendre que l'humilité était l'une des qualités principales des frères. Macron étant la parfaite incarnation de la suffisance, de l'arrogance et du mépris, je comprends mal comment il aurait pu être initié. Ou alors, il est ce qu'on appelle une erreur de casting...