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Maçon célèbre : Le Vénérable


Le Vénérable (pour Vénérable Maître ou Vénérable Maître en chaire)
: Nom du Président d’un atelier aux premier et second degrés. Dès l’apparition de la Maçonnerie Spéculative, généralement au moment du solstice d’été, les frères et sœurs choisissent parmi les maîtres celui ou celle qui va avoir pour mission de diriger la loge, pendant une durée qui varie entre un et trois ans selon les rites.

Les Constitutions d’Anderson qui ne connaissent que deux grades, Apprenti et Compagnon, parlent du « maître » ou « Maître de loge » comme le Président de la « loge particulière ». Avec la création et le développement du grade de maître, la confusion devenant possible, l’usage s’est établi tout d’abord de distinguer le « maître » (le titulaire des trois grades symboliques) et le « Maître de loge » (le vénérable).

Nous ignorons l’origine, purement française (l’anglais ne l’emploie pas) et sans doute ecclésiastique, du terme de Vénérable, qui d’après Marcy, s’est introduit  dans l’usage courant « sous la Grande Maîtrise du Comte de Clermont » et n’en est plus sorti depuis.

Jusqu’en 1773, le titre de « Maître de loge » était le souvent « patrimonial », c’est à dire que l’on achetait des « provisions » du maître à la Grande à la Loge très exactement comme dans le monde profane, on achetait des provisions d’offices judiciaires ou financiers. C’est en 1773 que les « statuts de l’Ordre royal de la Franc-maçonnerie en France » fixèrent le principe de base uniformément admis : « le Grand Orient de France ne reconnaîtra désormais pour Vénérable de la loge que le maître élevé à cette dignité par le choix libre des membres de la loge« . ce qui devait amener une scission.

L’élection annuelle du Vénérable, comme celle des officiers, se fait donc annuellement et obligatoirement au scrutin secret. Le Vénérable est ensuite solennellement installé et prête son obligation. Ses focntions peuvent être résumées par l’article 35 du règlement actuel du Grand Orient : « il appartient au Vénérable Maître en Chaire de convoquer la loge, d’ouvrir les travaux, de procéder aux initiations et de conférer les grades, d’assurer le bon déroulement et l’ordre des tenues, au besoin en retirant la parole et en faisant couvrir le Temple à tout Frère contrevenant à l’ordre des tenues ou des principes maçonniques. Il ne peut être repris en cours de séance par aucun assistant, la voie de simple observation étant la seule permise à son égard. Il peut, si l’ordre est troublé et son autorité méconnue, suspendre et même lever la séance sans formalité, celle-ci ne pouvant être reprise sous la direction d’un autre membre de la loge.

Il dirige l’administration de la loge et, à ce titre, contrôle le travail des autres Officiers, signe les tracés, reçoit et règle la correspondance, ordonnance toutes les dépenses autorisées par la loge. Il est de droit président de toute commission et chef de toute délégation de la loge qu’il réprésente dans les cérémonies et pour les relations extérieures. Il signe les planches officielles.

Ce sont donc des pouvoirs quasi monarchiques, limités toutefois par l’obligation de la réélection annuelle, mais aussi par le rôle de l’Orateur, gardien de la la Loi que le Vénérable ne peut transgresser.

Le Vénérable est le transmetteur de la Tradition et porte pour cela l’équerre en sautoir (autrefois le compas) et siège à l’Orient . Il est une l’une des trois Grandes Lumières de la Loge. Le Catéchisme du Rite Français y fait explicitement référence : « Combien y a t il de lumières dans votre loge ? Trois – Comment se nomment-elles? Le Soleil, la Lune et le Maître de la loge (ou vénérable).

Source : Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie (Daniel Ligou)

A.S.:

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  • Plusieurs notations éparses.
    Le maître de la Loge a toujours porté une équerre: on peut le voir sur les célèbres gravures dites de "Gabanon" de 1746. Et c'est logique: Le compas est la représentation du Grand Architecte "divin" et l'équerre celui du petit architecte "humain". Ils sont entrecroisés ce qui symbolise la coordination entre le divin et l'humain (L'Alliance constructive) par le biais de la lettre G; la Géométrie ou de manière plus général les sciences exactes.

    "Vénérable" est le terme utilisé par l'ordre des bénédictins.

    L'élection annuelle du Vénérable (ce qui était acté dès l'origine dans la Grande Loge de 1717) n'est pas la cause de la scission qui a conduit à la formation du Grand Orient de France, mais sa conséquence.
    la scission vient du rejet par la Grande Loge du substitut particulier du Grand Maître Jacques Lacorne considéré de basse extraction et partisan d'une "démocratisation" des Loges:

    "En 1758, le Grand Maitre de la Grande Loge de France, le Comte de Clermont, va nommer Jacques Lacorne, Substitut Particulier du Grand Maitre.
    Celui-ci, en cette qualité, va réunir en Grande Loge, cette multitude de Maitres de Loge.
    Une partie de ces Maitres de Loge, n’accepteront pas l’autorité du Frère Lacorne, et en 1760, sous la Direction du Frère Martin Peny, vont provoquer une scission et donner naissance à une autre Grande Loge.
    Le 19 Mai 1760, date de la mise en place de cette deuxième Grande Loge, le Vénérable Maitre Peny présenta en assemblée, de nouveaux Statuts et Règlements de la Grande Loge des Maitres de Paris, dite de France."

    Les Lacorniens protesteront et leurs manifestations conduiront à la suspension des 2 grandes Loges. En 1771, le comte de Clermont décèdent et les lacorniens obtiennent l'accord du Duc de Chartres pour la Grande Maîtrise à condition qu'une commission indépendante de 8 frères examinent le différend entre les 2 grandes Loges. Celle-ci donnent raison à la GL des "locorniens" qui en 1773 crée la structure Grand orient afin d'unir les 2 grandes Loges. Et c'est le GO qui décrétera l'élection annuelle des Maîtres de Loges.