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Maçon célèbre : le Franc

Voici un autre « maçon célèbre » : le « Franc »…

Franc : N’existe que dans le terme « franc-Maçon », quelquefois transformé en « Maçon franc et accepté »?

Le sens de « franc » (anglais, free) qui apparaît pour la première fois comme qualification d’un artisan, date, d’après Vibert, de 1736 où il est question de l’emploi de 24 « lathamos vocatos Francs-Maçons« . On peut suivre le terme de « compagnie » « fraternité, « confrérie » des Maçons ou des Francs-Maçons de Londres depuis le XIV° siècle.

Comment faut il le comprendre ? Aucune interprétation ne paraît vraiment s’imposer, et on peut faire le choix entre les suivantes :

1) La plupart des historiens anglais, parmi lesquels Gould, et du côté français, Le Forestier et A. Mellor, pensent que Franc-Maçon désigne – ou plutôt désignait originellement – un sculpteur taillant la pierre que l’on pouvait tailler aisément au ciseau et au marteau, la freestone par opposition à la roughstone. La décadence de l’art gothique ayant amené la disparition progressive de cette classe supérieure d’ouvriers en pierre, « Freemason » se confondit avec « Roughmason » mais seul le premier mot subsista. Cette interprétation peut s’appuyer sur différents documents anglais dont le plus ancien (1349-1350), rédigé en franco-normand, parle d’un « mestre maçon de franche père »

2) On peut interpréter le terme « franc » par son synonyme contemporain « libre ». Le Maçon serait donc l’homme libre par opposition au serf et même au vilain. Beaumanoir fait cette distinction dans sa Coutume de Beauvaisis en parlant des « franc hons » qui ne sont pas « gentilz hons ». A la limite, on peut assimiler le « franc-maçon » au « franc-bourgeois » de Paris, mais aussi de certaines villes suisses et allemandes, exempts d’impôts et de servitudes.

3: Enfin et c’est notamment l’opinion de Paul Naudon, le terme de ‘franc » ne s’applique pas à la personne mais au « métier ». Est « franc » qui fait partie d’un « franc mestier », ce qui, en France, était une exception. Cette franchise pouvait être accordée pour des raisons professionnelles : c’est ainsi que, d’après le Livre des Métiers d’Etienne Boileau (1268), les mortelliers et tailleurs de pierre en bénéficiaient, mais non les maçons, charpentiers et plâtriers. Elle peut aussi être accordée ratione loci, et c’est le cas à Pari, dans le ressort de la franchise du temple où le « franc mestier » était la règle.

« C’est bien dans une telle distinction qu’il faut trouver l’origine du terme « franc Maçon » par opposition au simple maçon, libre mais ne jouissant d’aucune franchise. »


A.S.: