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MAÇON CÉLÈBRE : CASANAOVA

Casanova, Giovanni-Jacopo de Seingalt (Venise, 1725 – 1798) : célèbre aventurier italien est surtout connu par des mémoires sulfureux (Histoire de ma vie), dont le destin posthume fut aussi une aventure, puisqu’il fallut attendre les années 1960-1962 pour en découvrir la version intégrale. Mais on lui doit aussi divers textes qui ne manques pas d’inrérêt, dont un roamn utopique publié à Prague en 1788 (Isocaméron ou histoire d’Edouard et d’Elisabeth qui passèrent quatre vingt un ans chez les Mégamicres).

Homme de son siècle, Casanova a parcouru l’Europe dans tous les sens et rencontre les meilleurs esprits du temps.

Comme beaucoup de ses contemporains, il se fit franc-maçon. Quand et où faut il reçu en loge ?
On ne dispose que témoignage de Casanova lui-même : «Un respectable personnage que j’ai connu chez M. de Rochebaron, me procura la grâce d’être admis parmi ceux qui voient la lumière. Je suis devenu franc-maçon apprenti. Deux mois après, j’ai recu le second grade et, quelques mois après le troisième, qui est la maîtrise. C’est le suprême. Tous les autres titres sont des inventions agréables, qui quoique symboliques n’ajoutent rien à la dignité de maître.»

On peut conjecturer que Casanova a été reçu maçon à Lyon en 1750; fin avril, il devint compagnon à Paris, dans la loge du comte de Clermont; enfin début 1751, il est exalté à la maîtrise. La rapidité des augmentations de salaire ne doit pas surprendre et fait partie des usages du temps, puisque alors la maçonnerie n’était pas considérée comme une société «initiatique», mais d’abord comme une forme originale de socialisation rassemblant les élites – ce que Casanova explique avec un certain cynisme dans ses mémoires : «Tout jeune homme qui voyage, qui ne veut pas se trouver inférieur et exclu de la compagnie de ses égaux dans le temps où nous sommes, doit se faire initier dans ce qu’on appelle la franc-maçonnerie, quand ce ne serait que pour savoir au moins superficiellement ce que c’est.»

L’appartenance à une loge constitue donc une laissez-passer international, dont on a la preuve que Casanova a usé : à Amsterdam, fin 1759, quand il est reçu par la loge des diamantaires (La Bien-Aimée), mais aussi à Vienne, en 1783, quand il rencontre Da Ponte et participe à la rédaction du livret de Don Giovanni, à Paris où il se lie avec Benjamin Franklin… Finalement, on sait qu’il mourra à Dux, chez le Frère comte de Waldstein qui l’avait recueilli… Ajoutons que la plupart des souscriptions de son Isocaméron étaient des francs-maçons, de sorte que son oeuvre donne une idée exacte des réseaux maçonniques qui s’étaient tissés dans l’Europe des Lumières, même si Casanova  ne figure pas parmi les esprits les plus éclairés de son temps (le prince Charles-Joseph de Ligne disait plaisamment de lui : «il n’y a que ses comédies qui ne soeint pas comiques; il n’y a que ses ouvrages philosophiques où il n’y ait pas de philosophie; tous les autres en sont remplis»)

Il reste que son œuvre, parfois pesante, doit se lire comme un document, un témoignage, dont la maçonnerie reste, après le libertinage, l’index le plus voyant.

Source :

  • Encyclopédie de la franc-maçonnerie -Eric saunier

Début 2010, la Bibliothèque nationale de France a fait l’acquisition du manuscrit original de L’Histoire de ma vie et en a commencé la numérisation : ICI


A.S.: