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LES « SUBSTITUTS » DU GRAND MAÎTRE

MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître.

Chronique 177

1758 – Les « substituts » du grand-maître

Dès ses premières années d’activité, la Franc-Maçonnerie anglaise a institué le principe de la double gouvernance, avec un grand maître apportant son prestige personnel à l’Ordre maçonnique et un Député grand maître chargé d’administrer les affaires courantes. 

John Theophilus Desaguliers a ainsi  été l’adjoint de trois grands-maîtres, après avoir été lui-même grand maître en 1719. En France, la double gou­vernance a été créée plus tardivement, lors de l’entrée en fonction, en 1743, du comte de Clermont, petit-fils de Louis XIV et de Mme de Montespan.

Celui-ci a pris pour « député » ou « substitut » un banquier allemand, du nom de Christophe Jean Baur (1699-1770), qui a eu comme mission d’administrer une institution intéressant peu, ou moins encore, son grand maître. 

Du banquier, il n’y a rien à dire sinon que des malversations financières profanes motiveront bientôt son éviction.

En 1758, le comte de Clermont nomme « substitut particulier » Jacques Antoine Lacorne (1710-1762), maître à danser parisien, qui fait merveille dans l’éducation des jeunes gentilshommes. 

On dit de lui qu’il est « aimable, habile en son art et doué d’un entregent facileo». En raison de son prochain décès le mandat de Lacorne est court dans le temps, mais riche en rivalités, en disputes et en dissensions diverses au sein de l’Ordre maçonnique. 

D’où la nomination, en 1762, en qualité de « substitut général », d’Augustin Chaillon de Jonville (1733-1807), qui n’aura de cesse de réconcilier les « lacornards » et les « anti-lacornards ». 

En 1782, Philippe d’Or­léans, quant à lui, fera d’Anne Charles Sigismond de Montmorency-Luxembourg (1737-1803), l’« administrateur général » du nouveau Grand Orient de France – en poste jusqu’à la Révolution.


© Guy Chassagnard – Auteur de 

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A.S.: