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LES DEGRES DE L’EXIL – CLAUDE GUERILLO

Comme tous les grades maçonniques, les  » degrés ultimes  » ont une histoire, réclament un lieu et des décors, possèdent un rituel et des  » secrets « . Comme tous aussi, ils recèlent des contenus initiatique et ésotérique qu’il faut découvrir.

Les Degrès de l’Exil – Claude GUÉRILLOT (Dervy Editions – janvier 2017)

Nous entendons ici par « degrés de l’Exil » les XVème et XVIème degrés du Rite Ecossais Ancien et Accepté, c’est-à-dire le Chevalier d’Orient ou de l’Épée et le Prince de Jérusalem. Historiquement, ces deux degrés furent conçus pour jouer un rôle directeur dans les Ateliers pratiquant l’Ancienne Maîtrise. Le Chevalier d’Orient, apparu peu avant 1748, fut très largement diffusé et nous disposons de nombreux manuscrits permettant de suivre son évolution.

Au contraire, le Prince de Jérusalem, qui date des années 1760 et qui est, en quelque sorte, le « second point » du Chevalier d’Orient, fut surtout pratiqué dans la mouvance de Saint-Jean de Jérusalem de Paris. Leurs légendes sont tirées, fort librement, des Livres d’Esdras et de Néhémie
Lorsque le Rite Ecossais Ancien et Accepté succéda au Rite de Perfection, ces deux degrés cessèrent rapidement d’être réellement pratiqués et ne furent plus que communiqués à l’occasion de l’intronisation du XVIIIème degré de Chevalier Rose Croix. Psychologiquement, le  » sentiment d’être exilé  » est important. Il s’associe à l’échec qui est une sorte de petite mort quotidienne obérant le vécu. Il est souvent ressenti au cours des  » crises de transition  » qui jalonnent la vie humaine.

L’être humain se ressent alors comme frappé d’exclusion ou de rejet. Il croit valoir bien plus que ce que les autres voient en lui et, comme l’a écrit Lamartine :  » L’homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux.  » L’initiation Ecossaise vise au perfectionnement de l’être en lui apprenant à se connaître et à connaître l’Autre, à s’accepter tel qu’il est et à s’aimer lui-même comme à aimer l’Autre, à agir, fort de ces connaissances et de ces amours. Or chacun passe inéluctablement par les  » crises de transition  » et connaît, à un moment ou à un autre, le  » sentiment de l’Exil « . Les  » degrés de l’Exil « , s’il les étudie bien, lui apprendront qu’un secours existe, qui vient d’un autre, d’un totalement Autre qui est  » plus grand que nous « . L’Exil finit toujours par s’achever mais seulement parce que l’Espérance, qui vacille parfois, ne disparaît jamais.

Le mythe du Messie exprime cette vérité. Tristan Bernard, lorsqu’il fut arrêté par les nazis, eut ce mot sublime :  » Maintenant commence le temps de l’espérance ! « . Il faut, malgré tout ce qui peut arriver de terrible, être capable d’espérance, tel est l’enseignement initiatique des  » degrés de l’Exil  » et cet enseignement prépare l’adepte à recevoir et à comprendre le XVIIIème degré.


Pendant quarante ans, Claude Guérillot a été un chimiste théoricien appliquant la Mécanique Quantique aux atomes et aux molécules avec assez de succès pour être deux fois désigné par l’Académie des Sciences de Suède pour participer à l’élection du prix Nobel de physique.

Professeur titulaire à l’université de Rennes, il a pris sa retraite en 1990. Outre ses activités scientifiques son engagement syndical l’a conduit à être membre du Comité Économique et Social de Bretagne, qualité qui lui a donné l’occasion de promouvoir les biotechnologies.

Membre de la Grande Loge de France depuis 1972, il a été promu au XXXIIIème degré par le Suprême Conseil de France.

Depuis sa retraite, il écrit et son épouse corrige ses ouvrages. Chrétien, il appartient à l’Église Syriaque Orthodoxe d’Antioche. De ce fait, ses livres se distribuent en deux classes : les ouvrages spirituels et les ouvrages maçonniques pour lesquels il a reçu le prix Caroubi.
Pour les écrire, il a dû apprendre l’hébreu ancien, l’Araméen biblique, le Grec ancien et le Syriaque actuel.

A.S.: