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L’ÉQUERRE ET LE COMPAS…le véritable équilibre


Étudier le symbolisme est fort enrichissant. L’histoire antique, les mythes, les légendes passent toujours par le symbole, car ce dernier est le plus ancien moyen pour transmettre une information écrite.

L’équerre et le compas

Une planche maçonnique d’un lecteur de GADLU.INFO, Jon Manitouabe8ich

Selon la recherche, les peuples du Paléolithique utilisaient des symboles, il y a de cela plus de 200 000 ans. Les premiers peuples d’Amérique du Nord ainsi que ceux de l’Égypte et de la Grèce antiques ont également développé un langage écrit servant à transmettre des informations, des histoires et des légendes. Encore aujourd’hui, nous utilisons tous les jours des symboles pour représenter des concepts.

Toute forme de symbole est cryptée. Le message qui se cache derrière un voile doit absolument être analysé et comparé afin d’être bien compris. Il doit être placé dans son contexte et étudié en tenant compte de l’époque, de la région et de la culture qui l’ont utilisé, car un même symbole peut vouloir dire plusieurs choses – et c’est ce qui rend le travail intéressant et vivant.

Parmi les milliers de symboles existant, la réflexion que je propose aujourd’hui porte sur un symbole très ancien, mais toujours d’actualité dans le monde d’aujourd’hui. C’est également un de mes préférés. Je parle ici de l’équerre et du compas.

Ayant conscience que des milliers de textes ont été écrits sur ce symbole, j’ai plutôt choisi d’en partager ma vision très personnelle et de décrire la façon dont je l’utilise pour traverser les plus grandes tempêtes de ma vie.

Une grande majorité de personnes associent aujourd’hui ce symbole uniquement à la franc-maçonnerie. Pourtant, le philosophe Pythagore l’utilisait déjà il y a environ 2500 ans. Étant moi-même franc-maçon et rosicrucien, je constate que l’équerre et le compas constituent le symbole principal de la voie initiatique, c’est-à-dire de l’initiation aux mystères de la vie, de sa propre vie, du passage vers une vibration élevée de l’âme : la connaissance de soi.

Un jour, j’ai réalisé que je stagnais dans un vide spirituel. Il était tellement grand que j’ai eu l’impression que mon existence avait basculé et dévié de sa trajectoire originale; que j’avais perdu tous mes repères. C’est à ce moment que ma quête de sens a débuté. Je me suis alors posé les questions suivantes :

Qui suis-je dans l’Univers?

Quelle est ma place véritable dans ce monde?

Quelle est ma véritable mission?

D’où je viens?

Où je vais?

La loi de l’attraction a très rapidement placé sur ma route le symbole de l’équerre et du compas. J’ai alors suivi ce symbole, qui m’a mené vers cette magnifique voie initiatique. Selon moi, pour être si forte, cette attraction devait être imprimée dans mon ADN en provenance d’une vie antérieure, au cours de laquelle le travail spirituel était déjà commencé.

Ce symbole comporte en lui tellement de réponses pour le chercheur mystique qui s’attarde à le décrypter! Il est la clef ouvrant la porte de la voie de l’Illumination. Le chemin vers la Lumière (la connaissance de soi) est le plus difficile à emprunter par l’humain, car il ouvre d’abord vers une destruction de soi, c’est-à-dire de ses idées préconçues, de certaines convictions profondes et de plusieurs de ses croyances. Il mène alors à notre mort en tant que marionnette ou personnage manipulé par les médias, par les dogmes ou par les croyances populaires.

Pour reprendre le contrôle de notre âme en empruntant le chemin initiatique, pour devenir Maîtres de notre vie, nous devons en premier lieu quitter le monde profane – soit le monde temporel par rapport au monde spirituel – afin de nous élever vers un niveau de conscience supérieur et, avec du recul, abandonner tout ce qui nous a été enseigné d’erroné.

Cela cause inévitablement un chaos intérieur encore plus grand que celui qui était présent avant de prendre cette route. Ce changement de direction fait très mal, mais cette douleur est nécessaire et, surtout, le résultat qui nous attend lorsque nous avons fait un bout de chemin vers la reconstruction de notre vie est sans équivoque la plus belle récompense que nous pouvons nous offrir.

Ainsi, l’ordre nait du chaos, d’où l’expression latine que j’adore : Ordo ab Chao. Une fois que l’ordre commence à se rétablir, il est hors de question de revenir en arrière. Exactement comme une personne qui arrête de fumer, qui passe toutes les douloureuses étapes de purification et qui constate enfin les bénéfices.

Ce chemin est unique à chaque personne. Il est secret, dans le sens où uniquement la personne qui décide de s’y aventurer arrivera à obtenir des réponses. C’est surtout la démarche la plus personnelle qu’il soit.

Pour ma part, lorsque j’ai commencé ce travail, de grandes épreuves ont été mises sur mon chemin. Dans mon ancien monde d’illusions, j’aurais tenté de les éviter. Or, cette fois, je devais les affronter. Ce travail sur moi a ouvert tranquillement l’œil de ma conscience et je suis arrivé, à un certain point de mon parcours, devant un miroir géant qui m’a fait réaliser mon imperfection la plus profonde – ma crasse, comme j’aime bien l’appeler.

J’ai enfin pu me voir tel que je suis. Cette épreuve a été pénible à vivre, car elle m’a fait réaliser tout le travail à venir de par mon ignorance et le fait que ce travail ne sera jamais achevé. Bref, je ne serais jamais parfait, bien que ce soit mon but à atteindre, mais je pourrais au moins devenir plus sage qu’hier.

Le combat est toujours tourné contre moi-même. Je suis mon seul adversaire, mon seul ennemi, contrairement à la compétition, souvent tournée contre un individu externe dont nous n’avons aucun contrôle. Ici, c’est moi contre moi, mais aussi moi avec moi.

Moi en tant que personne qui tente de s’améliorer et le moi divin, caché plus profondément dans mon être et qui m’était inconnu avant d’entamer les premiers pas. Je sais qu’il me sera d’un grand secours et qu’il sera mon ami lorsque j’aurai appris à le comprendre et à vraiment vivre avec lui de manière consciente.

Ce système initiatique, synonyme d’apprentissage, de découverte ou d’introduction, est symbolisé par un outil qui trace des formes géométriques carrées – soit l’équerre – et des formes géométriques circulaires – soit le compas. Il peut mener le chercheur ou la chercheuse dans un lieu inattendu, soit au seuil de la porte du Temple de la reconstruction intérieure. Est-ce bénéfique de prendre cette destination? Ma réponse est que, si nous sommes arrivés au seuil du Temple, c’est qu’il est temps d’y pénétrer.

Je vois ce symbole comme l’équilibre à atteindre dans une vie. Une sorte de yin et de yang. L’équerre est la représentation du monde matériel, physique et mortel, tandis que le compas représente le côté spirituel et immortel. Se situer entre l’équerre et le compas veut dire se tenir en équilibre entre les forces spirituelles et matérielles ou encore avoir « la tête dans les étoiles et les pieds sur terre ». C’est très difficile, dans ce monde matérialiste, où les médias, la publicité, les vidéos, la musique moderne et les films proposent majoritairement un bonheur trouvé dans l’acquisition de biens matériels (p. ex., une grosse maison, plusieurs voitures de luxe) et un mode de vie qui donne plus d’importance au verbe avoir qu’être.

Cependant, aussitôt que nous arrivons à nous éloigner – même légèrement – de ce que nous demande la société, qui nous écrase sans cesse et sans remords, nous arrivons à vivre le moment présent, à oublier le passé et le futur – qui sont inexistants – et à fixer notre attention sur ce qui est le plus pur : l’Amour de soi et de son prochain.

Par contre, après avoir commencé ce travail initiatique et mis de l’ordre dans mes croyances, une des plus grandes évidences qui m’ont été révélées est justement le fait que ma place dans l’Univers n’est pas et ne sera jamais de trouver la Paix intérieure en obtenant plus de matériel, mais bien de trouver un équilibre entre cette dualité.

Puisque je suis un esprit dans un corps, et non le contraire, je dois utiliser le véhicule qui m’est prêté – mon corps mortel – pour faire évoluer mon âme immortelle, qui se trouve à l’intérieur. Cela ne signifie en aucun cas dénigrer ce qui est matériel. Selon moi, c’est une grande erreur de croire qu’uniquement le côté spirituel a de la valeur dans un cheminement principalement spirituel. Je répète que l’équilibre est la clef de toute démarche.

Si nous observons le célèbre dessin L’homme de Vitruve de Léonard de Vinci, il traite exactement de ce sujet : un homme au centre d’un cercle – fait par un compas – et d’un carré – fait par une équerre. On y voit immédiatement que de Vinci avait compris ce symbole initiatique. Selon certains historiens, ce génie était rosicrucien. Il possédait toutes les connaissances ésotériques des sciences hermétiques de l’époque.

Les sciences hermétiques proviennent du philosophe Hermès Trismégiste, qui veut dire trois fois très grand. Ce personnage mythique a vécu à l’époque de l’Antiquité gréco-égyptienne. Sa philosophie a été étudiée et bien documentée. Son recueil le plus connu est la Table d’émeraude, qui regroupe des textes représentant le mieux son enseignement. Passant de l’astrologie à l’alchimie, dont il serait l’inspirateur, Hermès Trismégiste y a regroupé les sciences qui étudient les mystères de la vie.

Selon la philosophie d’Hermès Trismégiste, une phrase très importante tirée de la Table d’émeraude est devenue une ligne de conduite pour les sociétés initiatiques les plus anciennes : « Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas. »

Cela nous amène à comprendre que cette recherche d’équilibre intérieur doit s’effectuer entre les deux mondes, à savoir spirituel et matériel. Les enseignements d’Hermès Trismégiste ont influencé plusieurs penseurs mystiques et artistes polymathes, dont Pythagore, Socrate et Platon, jusqu’à Léonard de Vinci. Encore aujourd’hui, son enseignement se poursuit dans notre société.

Le fait de se situer au centre de l’équerre et du compas, de rechercher cet équilibre est synonyme de la recherche de Paix et de Bonheur véritables. Lorsque j’ai compris ce que voulait dire ce symbole, j’ai commencé à voir la vie autrement.

Pour moi, la réincarnation est une évidence; notre vie terrestre présente n’est qu’une journée dans le cycle de l’évolution. Nous sommes ici, de toutes petites créatures vivantes dans un Univers infiniment grand et tellement petit en même temps, mais nous nous emprisonnons dans les illusions du matériel. En fait, la vie est beaucoup plus que cela : elle ne se limite pas à ce passage temporaire sur Terre. Elle se poursuit et recommence encore et encore, comme une saison qui revient toujours.

Dans mon observation du symbole de l’équerre et du compas, lorsqu’ils sont superposés, j’y vois au centre un losange. Selon moi, se situer dans le losange, c’est justement trouver l’équilibre au centre du parallélogramme, entre les deux mondes parallèles : le monde visible et le monde invisible.

Le premier, nous le connaissons – ou nous croyons le connaitre –, car nous pouvons le capter par nos sens. La lumière reflète à nos yeux des images qui permettent de nous guider dans ce monde. Sans cette lumière, sans le sens de la vision, nous devenons aveugles.

Il existe également un type d’aveuglement envers le monde invisible. Je crois que les sociétés matérielles, occidentales et modernes dont nous sommes issus nous invitent à garder fermé l’œil du monde invisible – que certains appellent le troisième œil ou encore la glande pinéale. Le fait d’ignorer l’existence du pouvoir de cette glande nous empêche de trouver l’équilibre.

Pourtant, même à l’époque de Pythagore, cette glande était connue ainsi que certains moyens pour arriver à la nettoyer et à la garder utile. Cela faisait partie des enseignements ésotériques de l’époque, qui remontaient à l’Égypte antique. Malheureusement, les sociétés modernes ont étouffé ces connaissances, fort probablement à cause de certains dogmes religieux, et de l’omniprésence de la pensée scientifique, qui exige des preuves tangibles pour tout, qui en ont freiné l’enseignement pour se concentrer sur le plan matériel.

Pour terminer, ce symbole me fait penser à certains reptiles comme la tortue, une espèce aussi vieille que le monde et présente partout sur la Terre. Pour elle, la vitesse n’a aucune importance. Avancer à pas lents mais sûrs vers la sagesse, c’est exactement ce que cela prend pour faire fleurir notre âme, pour faire éclore ce qui se cache de meilleur à l’intérieur de nous. Ce travail s’effectue un pas à la fois, sans rien brusquer. Cette alchimie consistant à transmuter nos pires défauts en leurs qualités opposées nous rapproche, de jour en jour, de ce calme, de cette paix si précieuse pour aussi oublier la rigueur de la société.

Puisque je suis prisonnier dans un corps qui a ses limites et dans un monde ou un cycle de vie que je ne peux contrôler, je crois que demeurer à l’étude de ces sciences de la vie me permet de mieux saisir les lois universelles. Et cela a un but pragmatique et concret : cela m’aide beaucoup à donner un sens à mon passage sur cette Terre; à ne pas me laisser trop distraire par les choses frivoles, par des combats ou des querelles inutiles qui n’ont aucun intérêt pour mon évolution personnelle.

Bref, chaque fois que je me trouve en position d’agression, de chaos, de déséquilibre, je sais que je peux me fier à mes outils pour rétablir l’ordre en moi.

Je souhaite à tous et à toutes d’avoir un jour la chance de pouvoir trouver des outils leur permettant de se reconstruire et de trouver le véritable équilibre, peu importe le chemin pris ou les outils utilisés.

Jon Manitouabe8ich

A.S.:

View Comments (3)

  • Belle planche MTCF.
    Concernant Léonard de Vinci, je ne pense pas qu'il ait pu être rosicrucien car il est mort le 2mai 1519 alors que le rosicrucianisme est né au début du XVIIème siècle avec la publication des manifestes rosicruciens (Fama fraternitatis en 1614, Confessio Fraternitatis en 1615 et Noces Chymiques de Christian Rosenkreutz en 1616).
    Par contre il est fort probable qu'il ait puisé sa science aux mêmes sources que le rosicrucianisme dont notamment les mystères de l'Egypte antique.
    Salutem Punctis Trianguli !

  • Travailler à l'équilibre avec de bons outils est le véritablement bon destin de l'initié.
    FRATERNITE