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LE TEMPS MAÇONNIQUE


Le Temps maçonnique : Qu’est ce donc ? Celui passé en loge ? Celui du franc-maçon, celui de toute sa vie entière d’initié ?

Qu’en faire ? A quoi sert il ? Comment l’occupez ? Dispenser eu dehors ce que l’on enseigne à l’intérieur du Temple…Ne plus être un profane mais un initié en terre profane…

Voici une planche qui nous guidera peut être sur la voie d’une réponse parmi d’autres …

Source : http://www.tolerance-fraternite.ch/index.php

Pour le F:.M:., le Chantier s’ouvre à Midi et se ferme à Minuit.

Et le reste du temps?

Répondre à cette question, c’est considérer que le F:.M:. se ménage un espace « d’heures sacrées » qui le soustraient de l’emprise de la division mathématique du temps qui rive le commun des mortels au cadran de sa montre, aux feuillets du calendrier.

Nos tenues nous permettent de faire une pause dans cet espace-temps profane. Un arrêt pendant lequel nous pouvons réfléchir calmement à notre action future en tirant expérience de notre vécu passé. Le rituel nous met en condition de fusionner le futur et le passé par un juste équilibre dans le présent. Sa signification est clairement « être présent dans le présent », c’est à dire être totalement en accord avec ce que nous faisons à l’instant où nous le faisons pour fusionner l’esprit, l’action et la matière sur laquelle nous travaillons. L’initié sait que le passé n’existe plus, que rien ne sert de se lamenter sur ses erreurs passées et qu’il ne faut pas appréhender l’avenir. Seul compte le moment présent pour organiser activement sa vie au lieu de laisser s’écouler passivement le temps.

Bien sûr, comme tout un chacun, le F:.M:. puise chaque jour les besoins de son existence dans la vie profane mais à cette différence près que le jour passé n’est pas échu et le jour à venir, inexistant. Il est habité par le « Qui suis-je ? D’où viens-je ? Où vais-je ? Et il essaie d’y répondre à partir de sa condition d' »éveillé par initiation » : Mystique par intuition, Philosophe qui s’ignore, Ouvrier de perfection.

Effectivement, notre rituel nous invite à travailler dans un laps de temps théorique, symbolique, mais quel est l’utilité de ces principes de fonctionnement s’il n’y a aucune incidence dans la vie profane ?

Le F:.M:. doit donc s’affairer à répercuter au-dehors, ce qu’il a acquit au-dedans et ce en permanence, 24h sur 24. A quoi servirait de plancher sur des thèmes séduisants comme la tolérance ou le racisme par exemple, et de ne pas être sensible dans la vie profane à ce type de valeurs ?

En tant que maçon, il construit. Il a un idéal, qui bien loin d’être atteint, reste une magnifique ambition et une direction à suivre. Son action s’accomplit donc au présent sans ignorer l’apport des devanciers mais tout en considérant l’incertitude de l’avenir.

Sa conception du temps ne découle pas de la pensée néo-platonicienne : – l’éternité, siège de l’intelligence de l’Un – le temps primordial, expliqué par la perpétuelle évolution de l’Âme du monde – le temps physique, basé sur le mouvement des êtres sensibles

ni de la pensée contemporaine : – le temps aboli du new-Age – le temps irréversible des astronomes – le temps réversible de la physique quantique et relativiste.

Alors que peut-on dire du temps ? Le passé est dépassé, quand au futur, il n’est pas encore advenu. Quand on se souvient des choses ou des personnes passées, la réalité est souvent déformée, idéalisée. Le futur lui, est souvent envisagé avec espoir ou angoisse et donc ne représente pas encore la réalité. Le temps semble être à la fois ce qui fait durer les choses et ce qui fait que rien ne demeure définitivement. Seul le temps présent est objectif, réel et dans lequel on peut agir. Le temps est ce par quoi les choses persistent à être présentes; mais il est aussi ce renouvellement du présent.

Professionnellement et spirituellement en prise avec les urgences du présent, le F:.M:. considère donc que : – le passé est constitué des strates de l’expérience humaine dans lesquels il ira puiser des réponses à ses urgences;

– l’avenir, encombrée de projets (perspectives, projections, prédictions …etc), se joue sur des probabilités et que, de tous les projets, un seul est viable à ses yeux : mieux habiter le présent.

Alors que dans le profane remet souvent son action à demain, le F:.M:. prend conscience qu’il est l’heure d’agir et de prendre en main son destin, car bientôt il sera minuit et nous ne serons pas satisfaits à l’heure de notre mort, si nous avons le sentiment de ne pas avoir accompli notre devoir dans le temps qui nous était imparti. Que restera t-il de nous après être passé à l’O∴éternel, si ce n’est l’empreinte de nos actes?

Ce qui nous fait dire que le temps maçonnique n’est pas seulement constitué de l »‘espace d’heures » occupées par le F:.M:. En L:., mais aussi du reste de la journée pendant lequel il s’affaire à répercuter au-dehors, ce qu’il a acquis au-dedans. Le temps reste le temps, surtout présent, et on peut le qualifier de maçonnique parce que nous avons été initié. Le F:.M:. doit répondre à tous ses engagements et responsabilités dans ses deux vies totalement liées et qui semblent indissociables.

Le temps maçonnique ne serait-il donc pas un éternel présent consigné dans les procès- verbaux des LL:., manuscrits relatant les Riches Heures de la F:.M:. intra et extramuros ?

A.S.:

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