X

LE SALAIRE EN FRANC-MAÇONNERIE

Comme souvent, j’aime vous livrer l’edito de Jacques Tornay publié dans de la Revue Alpina de la Grande Loge Suisse Alpina qui aborde aujourd’hui le salaire en franc-maçonnerie :

Bien que l’on courre pas après (quoique pour certains) le salaire n’est pas une fin en soi, ni même une récompense mais tout simplement une étape de notre cheminement maçonnique… un salaire pour l’éternité !

En franc-maçonnerie, le salaire est la récompense du Frère invité à passer d’un grade, ou comme l’on dit parfois : d’un degré, à l’autre.

Il se voit ainsi augmenté par ses pairs lorsque d’Apprenti il est promu Compagnon puis, de là, élevé au rang de Maître. Il n’est pas inutile de souligner qu’il s’agit d’une rémunération symbolique et que le supplément octroyé à chaque passage reflète les efforts accomplis par l’intéressé sur la durée de son parcours depuis l’initiation.

Grâce à son travail, à sa volonté d’amélioration, il aura été reconnu digne d’avancer sur la voie choisie, donc d’accéder à un accroissement de connaissances voire de sagesse. Parvenir au terme de cette progression en trois temps ne signifiera pas pour lui de posséder quoi que ce soit, mais de disposer désormais de tous les outils indispensables à sa continuation dans la carrière maçonnique.

Cela afin qu’il bénéficie de son avancement et, par conséquence logique, les Frères de son atelier, ses proches, et l’humanité à laquelle il oeuvre en bâtissant le temple. Dans ces conditions, il est naturel que celui qui paie de sa personne soit en retour payé par l’estime que lui portent ses coreligionnaires. Notre notion du salaire vient en droite ligne des maçons spéculatifs. Certaine légende antique liée au monde de la construction affirme que les uns percevaient leur dû auprès de telle colonne et les autres auprès d’une colonne différente. Nous sommes ici dans l’univers de l’allégorie qui a si puissamment contribué à notre édification dans le symbolisme traditionnel. L’attribution du salaire n’est plus ce qu’il était jadis. De nos jours encore on assiste à des variations formelles selon les lieux et les rites.

L’esprit, toutefois, demeure identique, à savoir qu’il confirme l’engagement du jeune initié. Il se voit remettre une sorte de passeport moral pour franchir l’étape suivante. Ses Frères se seront assurés au préalable qu’il aura assimilé l’enseignement propre à son grade, aura écouté, lu, et surtout fréquenté sa loge avec l’assiduité requise. Ses Planches ciselées en ces occasions seront révélatrices.

L’augmentation n’est pas une simple formalité. Elle peut être remise à date ultérieure. D’où la nécessité de ceux qui ont à charge de suivre Apprentis et Compagnons de le faire avec grand sérieux. Qu’ils se souviennent qu’eux aussi ont recouru aux sages conseils de leurs aînés.

Jacques Tornay


A.S.: