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LE PROCÈS DU GRAND COMMANDEUR


MISCELLANÉES MAÇONNIQUES par Guy Chassagnard

En franc-maçon de tradition, attaché à l’histoire de ce qui fut jadis le Métier de la Maçonnerie avant que de devenir la Maçonnerie spéculative des Maçons libres et acceptés, notre frère Guy Chassagnard met en chroniques ce qu’il a appris dans le temple et… dans les textes ; en quarante et quelques années de pratique maçonnique. Ceci selon un principe qui lui est cher : Apprendre en apprenti, comprendre en compagnon, partager en maître. 

Chronique 354

1818 – Le procès du Grand Commandeur

Les ennuis maçonniques du comte de Grasse-Tilly ne font que commencer.  

Le Suprême Conseil du Prado, qui se pare pour l’oc­casion du titre de Suprême Conseil du 33e et dernier degré, Grand Orient Écossais, Rit Ancien et Accepté pour la France et les possessions françaises de l’Amérique et des Indes, se réunit le 26 août et suspend de ses fonctions le souverain grand commandeur en titre (par 19 voix sur 23), et décide d’instruire un procès maçonnique à son encontre. 

Il lui est notamment reproché d’avoir « usurpé les pouvoirs du Suprême Conseil en agissant en maître absolu de l’Ordre », et « refusé de signer les Statuts et Règlements du Suprême Conseil ».

Convoqué devant l’instance suprême du Prado, Auguste de Grasse-Tilly présente, le 8 septembre, sa démission au Suprême Conseil d’Amérique (de Pompéi) qui lui accorde l’honorariat et nomme sur sa recommandation le comte – et futur duc – Decazes grand commandeur.

Ce qui n’empêche pas l’ouverture du procès du Prado dix jours plus tard. Vingt-quatre grands inspecteurs généraux figurent parmi les 224 frères présents à l’audience.

Pour s’être démis de ses fonctions en 1806, et fait élire irrégulièrement le prince de Cambacérès, avoir levé indûment des fonds, créé un Suprême Con­seil dit de Pompéi, et écrit une lettre tellement antimaçonnique qu’«elle ne peut être communiquée », « le sieur comte de Grasse-Tilly est déchu et destitué de sa dignité de Grand Commandeur ad vitam du Suprême Conseil pour les Possessions françaises d’Amérique, et de toute autre dignité dont il aurait été revêtu. »

La Grande Commanderie sera désormais assurée par le très illustre frère Jean-Baptiste Delahogue.

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© Guy Chassagnard – Auteur de  :

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A.S.: