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LE DIAMANT, SYMBOLE MACONNIQUE ET BIJOU DE LOGE


L’e-magazine des bijoux précieux et de l’horlogerie « Guide-Bijoux » a publie un articlerelatif aux bijoux maçonniques et plus particulièrement sur une pierre mythique : le diamant…

Dans cet exposé, le diamant est approché dans une symbolique qu’on ne lui connaissait pas … à découvrir !

Le diamant est au coeur de la spiritualité des Francs-Maçons. La pierre brute et le diamant, sont des symboles qui balisent les extrémités du parcours spirituel dans lequel s’engage tout franc maçon honnête. Car, avant tout, les francs maçons visent un certain épanouissement personnel par la pratique de la philosophie, l’échange de connaissances,… Autant de clés pour une vie plus harmonieuse et pour développer une relation pacifique au monde. Le Diamant est symboliquement le but philosophique de ceux qui s’initient aux rituels maçonniques. Une recherche spirituelle qui, dans ses principes, ne s’assujetti à aucune religion, ni à aucun pouvoir politique, c’est du moins ce que souhaitèrent les « constitutions d’Anderson » de 1717 qui sont reconnues comme le socle de la tradition maçonnique. Constitutions d’Anderson qui, dans sa première édition se plaçait sous les hospices de Pythagore & d’Archimède. Les Francs-maçons se donnent des origines historiques et mythologiques remontant respectivement au Moyen-âge et à la très haute antiquité…

Pour comprendre le sens que donnent les Francs Maçons aux diamants et découvrir ce qu’ils appellent les bijoux de loge il est nécessaire de connaître un peu de leur histoire :

La Franc Maçonnerie est une organisation philosophique et spirituelle qui comporte de nombreuses obédiences. Elles peuvent être si différentes les unes des autres, que certaines semblent de natures opposées. L’idéal maçonnique réuni aujourd’hui en France plusieurs centaines de milliers de personnes. Il est effectivement dans la nature de la franc-maçonnerie de réunir en son sein, et grâce a des symboles qu’elle souhaite le plus universels possibles, des hommes et des courants de pensées très divers voir opposés, mais tous respectueux de l’idéal humaniste. C’est là une des raisons fondamentales de son existence. Au risque de paraître, un peu caricatural, on peut dire qu’à la fin du 17e siècle, l’émergence de la franc maçonnerie prend sa source d’une prise de conscience sur l’origine des mécanismes qui conduisent la société au malheur et le genre humain à la misère. C’est à dire : le fanatisme, l’égoïsme et l’ignorance. Cette prise de conscience fut largement inspirée par le spectacle terrifiant des guerres de religions… Pour permettre l’édification d’une société plus juste pour tous, la Franc-Maçonnerie se donne comme mission d’être un lieu où peut s’échanger librement, et sans préséance d’une quelconque chapelle, tout ce qui peut concourir à l’amélioration du genre humain : philosophie, spiritualité, technologie, médecine, linguistique…

Mais le cadre maçonnique est plus qu’un club où les hommes curieux peuvent accéder à des connaissances particulières. Même si cet aspect de la Franc Maçonnerie n’est pas des moindres, les rituels utilisés par les ordres maçonniques constituent la variable principale de leur nature. Les obédiences maçonniques pratiquent une multitude de rituels. Très précisément, chaque obédience est constituée de loges indépendantes à l’intérieur desquelles les maçons organisent leurs travaux autour d’un rituel particulier. Ces rituels ont tous un même objectif : affirmer que l’humain, la vie et la connaissance sont des valeurs sacrées. Ils ont généralement été travaillés pour qu’ils puissent être acceptés autant par des athées, que par des musulmans, des Chrétiens, des Juifs, des bouddhistes et même par des animistes…

Ces rituels mettent en scènes de nombreux symboles, dialogues entre francs maçons, textes de monologues dit par certains maçons aux responsabilités spécifiques dans la loge… Ils ponctuent les intronisations des récipiendaires, les présentations de recherches effectuées par des frères,… Certaines loges accordent une nature quasi magique a leurs rituels, d’autres utilisent des symboles de l’antiquité égyptienne, d’autres encore font référence aux templiers, d’autres à l’ancien testament, d’autres font référence aux lumières de la rationalité… Mais tous ont un encrage historique dans les rituels qu’observaient les ordres de compagnon lors de leur réunion. Ceci n’a rien de mystérieux.
Les ordres de compagnons, qui bâtirent les cathédrales d’Europe, étaient protégés par des ordres monastiques qui avaient absolument besoin d’eux. Grace à cette relation de dépendance, les Ordres de Compagnons bénéficièrent d’une grande liberté. Ils furent des lieux où l’on protégeait les connaissances. Des connaissances technologiques, architecturales, physiques et naturelles… Ces corps francs de charpentiers, de tailleurs de pierres, d’horlogers, de joailliers, furent à diverses périodes des réceptacles ou se rencontrèrent des hommes de diverses religions et de diverses cultures.

Lorsque certains hommes cherchèrent à se réunir au-delà des dogmes et des fanatismes, les loges des compagnons s’ouvrirent naturellement à eux. Certains historiens pensent même que les ordres de compagnons furent le laboratoire de la franc-maçonnerie. Il est indéniable que les ordres de compagnons qui comptaient des francs maçons opératifs, acceptèrent en leur sein des francs-maçons spéculatifs. Les uns construisaient des temples matériels, les autres des temples spirituels dans l’espoir de faire évoluer l’humanité vers plus de sagesse. De ce berceau toutes les obédiences ont gardé les trois grades des ordres de bâtisseurs : Apprenti, Compagnon, Maitre. De même tous les ordres maçonniques utilisent le symbole des bijoux de loge et celui du diamant. Les bijoux de loge et le diamant ont directement à voir avec les trois grades cités précédemment. Car les bijoux d’une loge sont : la Pierre brute, la pierre cubique et la planche à tracer. Ces trois objets symbolisent les trois étapes essentielles d’un être pour son épanouissement spirituel et sont les reflets matérialisés des trois grades. Mais la planche à tracer, objet du maître maçon, n’est pas l’étape finale du parcours initiatique.

Cette planche à tracer est un outil. Le maître maçon est celui qui dispose des outils et des connaissances nécessaires à l’accomplissement du grand ½uvre, la taille de son diamant intérieur, ce qui est l’½uvre d’une vie… Symboliquement, le diamant intérieur se trouve dans la pierre cubique. Pour bien comprendre faisons un peu de géométrie. Une géométrie bien connue des tailleurs de pierres précieuses ! Imaginez la pierre cubique, marquons le centre de chacune de ses faces. Relions d’un trait les six points au centre des faces de la pierre cubique. Nous obtenons un octaèdre, qui est la forme basique d’une première taille de diamant, soit deux pyramides opposées. Pour finir cette embardée géométrique rappelons que le point où se croisent les droites qui passent par les sommets de l’octaèdre est le centre absolu de la pierre cubique… Le centre où tout est en équilibre, ce qui symbolise, pour les Francs-Maçons, l’état de sérénité parfait, ce que d’autres nomment : le nirvana, ou encore la béatitude…

En cela le symbole du Diamant utilisé par les francs-maçons est, lui aussi, universel. Il permet de visualiser cet état d’harmonie, lorsqu’un être dépasse la dualité. Cette idée du diamant, abordée principalement sur un plan spirituel dans les loges maçonniques, peut aussi se concevoir au niveau rationnel et philosophique. Certains n’hésitent pas à le rapprocher d’une conception existentielle du réel.

A.S.: