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La valeur des acquis maçonniques

La valeur des acquis maçonniques est une planche publié en avril 2012 dans l’éditorial de la Revue Alpina de la Grande Loge Suisse Alpina.

Qu’est ce que l’acquis maçonnique ? Comment le quantifier ? Comment le définir ? Qu’est ce que cela nous apporte réellement ? Etc… Autant de questions auxquels nous avons parfois du mal à répondre….Et pourtant, nous poursuivons cette quête…

La valeur des acquis maçonniques a ceci de particulier qu’elle n’est à aucun moment quantifiable. On ne peut la mesurer ni la définir avec précision et c’est tant mieux. Il est en général difficile pour le franc-maçon de dire en quoi, comment et pourquoi son appartenance à la chaîne d’union lui est bénéfique. Et pourtant elle l’est indéniablement.

Il s’agit d’une réalité que chaque Frère ressent en lui-même d’abord par le plaisir qu’il éprouve à retrouver les siens à chacune des séances et tenues. L’esprit de fraternité n’a pas besoin de mots pour être reconnu. De même l’amour, l’amitié, le sentiment filial et d’autres mouvements du coeur se passent de langage verbal pour exister dans leur plénitude. Lorsqu’un maçon affirme, par exemple, être devenu plus tolérant à tous égards depuis qu’il a rejoint le temple, qu’en lui sont nées d’heureuses dispositions qu’il n’avait pas auparavant, ou encore qu’à force de présenter des travaux en loge il a gagné une assurance qui lui faisait défaut jusqu’alors, ce sont là d’excellents résultats dont il y a lieu d’être satisfait, mais ces qualités auraient pu être obtenues ailleurs et par d’autres moyens. Le développement personnel n’est pas une discipline spécifiquement maçonnique.

Les acquis évoqués par notre thème ne relèvent pas non plus de l’étude et de la connaissance livresque. On peut savoir énormément de choses sur le symbolisme, la philosophie, la Tradition et l’ésotérisme sans appartenir à notre alliance. En maçonnerie la patience est reine. On y apprend sur la durée. On s’imprègne de l’enseignement dispensé, celui-ci n’étant pas fait de théories, mais plutôt d’usages qui lentement nous habitent et nous permettent non seulement de nous forger une identité intérieure mais encore de trouver un sens à notre existence ainsi qu’au monde réel pendant les années que nous avons.

Le maçon est porteur d’une culture non codifiable, néanmoins réelle. Son acquis majeur réside dans une manière d’être, il affirme un certain style, une conviction faite de souplesse et de fermeté. Il est une présence attentive.

Ce qui le constitue ne lui est pas donné une fois pour toutes, il doit le conquérir en permanence et cela passe par une participation active, assidue, aux travaux qu’il a promis d’accomplir. Si l’on devait résumer d’un mot son attitude, ce pourrait être celui de : confiance.

Jacques Tornay


A.S.: