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LA GAZETTE UNIVERSELLE DE LA FRATERNITÉ N° 35

Je vous avais déjà parlé de la « Gazette Catalane de la Fraternité« , une revue mensuelle qui propose des planches maçonniques, des annonces d’évènements, des réflexions, etc…

Cette initiative, que nous devons à Pierre, rencontre un franc succès mérité !

Voici le numéro 35 de la Gazette Universelle de la Fraternité


Le temps aidant, le temps et le moral étant mon allié contre le combat pour la santé, j’ai pensé à pondre cette Gazette, qui je l’espère sera mensuelle, suite à une idée avec un T.R.F., comme quoi le dialogue ouvre les portes vers la Lumière que nous cherchons toutes et tous. Pierre

Si vous voulez participer, n’hésitez pas, envoyez vos textes ou documents à l’adresse mail suivante :

 pierremajoral@gmail.com

Sommaire

 Pages 2 à 4 : L’Angle des Planches : Il était une fois Blanche Neige
 Pages 5 à 7 : Un peu d’Histoire pas si lointaine que cela… XVIIe Siècle, le siècle des libertins
 Page 8 : Un peu d’histoire : La destruction du Temple de Jérusalem
 Pages 9 et 10: Episode n°2 du Grand Frère LAFAYETTE
 Pages 10 à 14 : L’Angle des Templiers : De Colomban à l’Ordre du Temple
 Pages 14 et 16 : Le livre du mois : Images d’Intraconscience par notre T.C.F. Emile Fondecave
 Pages 16 et 17 : Un petit conte sympa : La chenille qui voulait devenir Compagnon
 Page 18 : La phrase et la photo du mois
 Page 19 : Nos partenaires


A.S.:

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  • Les "libertins" du 17ème siècle n'ont rien à voir avec le "libertinage", à tel point que le mot de "libertinisme", encore que ce courant de pensée, critique envers le dogmatisme, refuse la notion de système philosophique (tout ce qui est en « isme ») et se construit davantage par une pluralité d'essais philosophiques, convergeant dans une même critique de la religion et du dogme et s'il s'agit de désigner des mœurs licencieuses, elles n'ont pas attendu le 17ème siècle pour se manifester.
    Le "libertinisme" est au départ un courant de pensée, né au 16ème siècle en Italie (Cardan, Paracelse, Machiavel), affirmant l’autonomie morale de l’homme face à l’autorité religieuse, le libertinisme prépare l’esprit des lumières et débouchera au 18ème siècle sur la philosophie expérimentale qui est une des sources de la Franc-Maçonnerie.
    Matérialiste, le libertinisme considère que tout dans l’univers relève de la matière, laquelle impose, seule, ses lois. Ils estiment donc que la compréhension du monde relève de la seule raison, reniant, pour beaucoup, la notion de Créateur. Sur le plan politique, ils considèrent que les prêtres participent à la domination des princes sur les peuples, régnant sur eux par la superstition. Il préfigure l'athée vertueux de Pierre Bayle et prône un relativisme moral, pour lequel la morale chrétienne n'est pas un absolu, mais un mode de règlement des rapports sociaux, de la même façon que le sont les lois civiles.
    Néanmoins, se sachant en marge des croyances religieuses dominantes (et les risques personnels que cela induit), ils se montrent prudents et discrets. C’est dans le secret de petits clubs de réflexion comme le cabinet des frères Pierre et Jacques Dupuy à Paris, que s’élaborent les positions de ce courant de pensée. Mais ce n'est pas qu'une précaution politique, c'est aussi une position théorique assumée, qui reprend les positions de Montaigne, équilibrant le scepticisme intérieur avec un apparent conformisme extérieur .
    Le libertinisme est aussi une remise en cause des rapports entre la foi et la raison à l’aune des événements du16ème et 17ème siècles.
    - Les Grandes Découvertes géographiques ébranlent le dogme de l’univers chrétien au centre du monde.
    - La redécouverte des chefs-d’œuvre païens démontre que l’art et la beauté peuvent exister en dehors de toute référence chrétienne.
    -L'anthropologie permet à La Mothe le Vayer de relativiser la révélation divine revendiquée par le christianisme, en rabattant celui-ci sur le paganisme.
    - Les découvertes scientifiques mettent en contradiction le fait scientifique et le dogme religieux.

    Ce libertinisme, qu’on retrouve en arrière-plan idéologique de la fronde (Condé est un des animateurs du courant dans la noblesse et la « tétrade » de René Pintard est proche du Parlement) témoigne, à l’évidence, d’une forte convergence avec l’empirisme expérimental de Bacon et de ce fait avec la philosophie sous-jacente de la Franc-Maçonnerie. On pourra cependant considérer que le libertinisme français a des penchants plus athées que le latitudinarisme anglais. Cela est dû sans doute à la prégnance du catholicisme en France, religion plus dogmatique que le déisme anglais, et qui provoque des rejets plus catégoriques. La Franc-Maçonnerie des modernes est imprégnée par le déisme newtonien qu’on retrouve dans le symbole du Grand Architecte de l’Univers. C’est ce que vise la mention de « libertin irréligieux » figurant dans l’article 1er des Constitutions de 1723 (dites d’Anderson). Le « libertin » est accepté, à condition qu’il n’appartienne pas à un courant athée.