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La franc-maçonnerie: une société de pensée.

« La franc-maçonnerie se définit comme une société de pensée » est un article publié sur « Les Médias de l’Esotérisme » ou à l’adresse suivante : http://media.agence-presse.net/?p=33

Une petite approche synthétique de la franc-maçonnerieLoin d’être fausse et surtout loin d’être partisane…

La franc-maçonnerie se définit comme une société de pensée.
Pour certains elle est accusée de porter en elle des connexions d’intérêts, pour d’autres, elle est la plus belle des écoles humaniste.
Depuis bientôt 300 ans cette confrérie élitiste, plus discrète que véritablement secrète, fait parler d’elle.
La franc-maçonnerie d’aujourd’hui, dite « spéculative » se veut l’héritière de la franc-maçonnerie dite « opérative » qui serait, tout du moins symboliquement, son ancêtre.
La franc-maçonnerie opérative est celle des constructeurs de cathédrales, celle des compagnons ; la franc-maçonnerie spéculative est celle en vigueur depuis la rédaction des constitutions d’Anderson en 1723 et qui régissent sa manière de penser encore aujourd’hui .
De constructeurs de batiments, les maçons sont désormais constructeurs de l’esprit pour une société plus juste.
La franc-maçonnerie inquiète à tord. Si, par soucis de sa propre histoire, elle est prompte à se construire une légende, elle est bien plus tolérante que les religions qui elles, ont un dogme figé que ne connaît pas la « FM ». En effet, se croisent dans les loges (ou temples), des frères de toutes les confessions et ni la religion, ni la politique ne sont les préoccupations principales de la « FM ».
Mais expliquons un peu les choses afin de mieux vous en faire comprendre le fond.
D’abord le grand paradoxe de la FM est qu’elle est une société fondamentalement chrétienne dans ses valeurs et ça, peu de gens le disent. C’est ainsi que si tout le monde ne prête pas serment sur la bible lors de l’initiation (l’évangile de Jean pour beaucoup), dans les hauts grades, il n’en est pas ainsi et ce sont bien des valeurs chrétiennes qui se trouvent au centre du tout ( attention à ne pas confondre “chrétien” et “catholique“…il y a un dogme en moins !).
Alors que l’église de Rome a toujours détesté cette société initiatique particulière (préférant l’Opus Dei dont les pratiques sont loin de faire l’unanimité y compris chez les vrais chrétiens) et que cette même église, à travers ses papes, a toujours lancé des attaques agressives allant jusqu’à interdire les cimetières à ceux qui étaient reconnus maçons, la FM est pourtant imprégnée fortement de christianisme.
Quoi qu’il en soit, l’église de Rome a parfois soutenu de manière discrète des régimes fascistes qui l’ont bien servie en retour, alors que la Franc-maçonnerie a toujours été persécutée par tous les fascismes dans l’histoire ; cela mérite réflexion.
Les frères maçons se réunissent en loges, sortes de temples “hors du temps”, espace sacré ou se pratique la communion sous l’oeil du GADLU ( grand architecte de l’univers), ou se déroulent les travaux qui sont le travail de chacun présenté à tous et commentés d’une manière à ce que les idées contraires puissent se croiser sans se heurter.
Les franc-maçons sont de toutes origines sociales et en cela, la franc-maçonnerie permet que des gens qui ne se seraient jamais rencontrés puissent le faire.
Pour le franc-maçon, « Tout est symbole » et c’est par le symbole que l’esprit de l’homme travaille à son amélioration.
La FM a initié les plus grands de ce monde et Mozart, Kipling ou Goethe furent de grands maçons dans la vie profane comme à l’intérieur des temples.
La FM que nous connaissons aujourd’hui est née en Angleterre. Dans un contexte politique mouvementé ou les différentes religions se déchiraient, des hommes épris de tolérance fondent des espaces de libre parole ouverts à toutes les confessions.
L’acte fondateur de la franc-maçonnerie date de 1717, lorsque 4 loges Anglaises décident de fonder la Grande loge d’Angleterre.
Quelques années plus tard, l’ordre se dote d’une constitution, encore valable aujourd’hui et qui porte les valeurs de la franc-maçonnerie : Les constitutions d’Anderson.
Comme toute société initiatique, la Franc maçonnerie a sa légende, son récit fondateur, ses symboles. C’est la légende d’Hiram qui fait ici office de légende officielle.
Hiram, architecte du temple de Salomon à Jérusalem, temple destiné à recevoir les tables de la loi, est tué par des ouvriers de son chantier pour des raisons qui nous interpellent tant notre quotidien nous montre combien l’homme est semblable à ces tueurs.
En fait, sur le chantier, les ouvriers sont divisés en trois groupes suivant leurs compétences : Apprentis, compagnons et maîtres.
Hiram passait chaque jour sur son chantier pour voir l’avancée des travaux. Un jour il fut agressé par des compagnons qui voulaient obtenir avant de les mériter, les secrets de la maîtrise. Hiram refusa de leur donner les mots secrets qui permettaient aux maîtres de se reconnaître et fut tué par les trois compagnons indignes. Depuis lors, le temple demeure inachevé et les maçons oeuvrent à la recherche de la parole perdue par l’amélioration de leurs qualités morales.
Les fondateurs de la FM, soucieux de construire un ordre remontant le plus loin possible dans le temps ( Ah, humain ! tu n’es pas encore débarrassé de la totalité de ton ego!), firent remonter leur origine à l’Egypte. Ils ont alors élaboré un parcours initiatique menant du grade d’apprenti à celui de maître ( et bien au delà puisqu’après les trois premiers grades, on sait qu’il en existe plus de 30 autres), en proposant les outils d’une amélioration de soi.
C’est avant tout par les symboles que la maçonnerie envisage l’élévation de la pensée humaine. Elle puise dans toute l’histoire de l’humanité les outils qu’elle pense utile à ceux qui cherchent et qu’elle voit comme : « cherchants, souffrants et persévérants »… ce qui, avouons le, est notre véritable condition d’homme.
La franc-maçonnerie offre de nombreux visages. Entre les frères qui travaillent à l’amélioration de la société afin de permettre que naisse une loi autorisant pour les femmes l’avortement et ceux d’autres loges essayant de travailler comme le faisaient les lointains frères d’Osiris, tous les visages sont présents au sein des loges. Il ne peut donc y avoir un seul outil donné mais plutôt des valeurs communes aux quelques 100000 maçons de France…
Les valeurs fondamentales sont la fraternité, l’amour de son prochain, la croyance en un « grand architecte de l’univers » et quelques autres beautés de l’esprit.
La franc-maçonnerie consiste à être bon, sincère, modeste et si elle condamne d’athéisme dans les constitutions d’Anderson, elle prône par contre l’égalité religieuse.
Pour la FM, le frère « ne sera jamais un athée stupide ni un libertin irréligieux ».
On apprécie ou pas mais c’est ainsi que les choses sont écrites.
La franc-maçonnerie fut persécutée par tous les régimes fascistes du monde. Elle porta toujours des valeurs nobles même si certains de ses membres furent parfois indignes d’elle.
L’église de Rome voit la franc-maçonnerie comme une sorte de « super religion » qui permettrait, en les réunissant toutes (les religions), de se positionner au dessus de la notion même de vérité révélée. Pourtant, la grande majorité des maçons sont chrétiens … mais il est vrai que beaucoup moins sont des catholiques. De toute façon, et même si les maçons s’en défendent, la franc-maçonnerie est une église. Certe elle est libre, elle est souvent belle, mais elle est une église et après tout, ce n’est pas tant l’église qui gène que l’essence de celle ci. Disons que la Fm opère une synthèse qui ne pourrait faire naître l’inquisition ou l’Islamisme.
En fait la FM veut défendre les valeurs les plus belles en l’homme et Dieu n’est pas la seule préoccupation de l’ordre puisque jadis, certains maçons criaient en plaisantant « A bas la calotte ! » lorsqu’ils croisaient des maçons chrétiens.
En aucun cas la FM n’a qu’un seul visage ; je le répète mais c’est important car on ne peut comprendre la FM si on cherche à lui coller une étiquette précise. C’est sans doute sa grande force de croire en l’homme d’abord et d’avoir un idéalisme que beaucoup devraient lui envier.
On y croise toutes sortes de quêtes en ses murs : des Martinistes, des templiers… et même des prêtres… Elle donna asile à des courants mystique divers sans jamais renier ses fondamentaux ; elle est tolérante et ouverte d’esprit… Sauf chez les frères qui ne la comprennent pas… et malheureusement, d’après ce que je lis, il y en a qui feraient bien d’elle un vassal de Rome ou une confrérie républicaine…
Le Grand Orient est la branche laïque de la FM. Au grade d’apprenti, on y prête serment sur la déclaration des droits de l’homme et non sur la bible. Un de ses maîtres déclarait un jour :
« La maçonnerie offre un certain nombre de points d’ancrage sur l’idée de liberté, de laïcité, sur l’homme, sur sa perfectibilité, sur le fait que l’on peut changer la société. Tous les maçons doivent oeuvrer à un changement de société que nous voulons plus juste et plus éclairée. »
On trouve également de nombreux rites et obédiences, comme l’ecossisme, dont je parlerai peut-être un jour dans un dossier plus complet.
Voltaire fut initié, mais aussi Benjamin Franklin, La Fayette, Jules Ferry, le maréchal Joffre, Churchill, Roosevelt, Salvador Allende, Montesquieu, Stendhal… et tant d’autres qu’il serait vain de vouloir en écrire une liste complète… Bref, la franc-maçonnerie n’a de secret que pour ceux qui ne prennent pas le temps de penser…
Malgré les apparences que certains esprits mal intensionnés veulent montrer comme sectaires, la franc-maçonnerie, ou tout est symbole, laisse l’homme plus libre de la quitter quand il le souhaite qu’une église ou le dogme et les institutions nous menacent des flammes d’un enfer. Il est d’ailleurs beaucoup plus difficile de devenir maçon que de quitter la maçonnerie quand les aléas de la vie obligent certains à s’éloigner.
Il ressort de tout cela, qu’en fait, les combats de clochers entre la fm et la religion chrétienne, sont, pour les plus intelligents “affaire de boutiques”, pour les autres, “ignorance” entrainant le rejet.
Si l’homme se veut libre mais qu’il désire se choisir une maison fraternelle, alors je crois qu’il doit se donner le devoir d’aller là ou son coeur penche mais aussi là ou sa raison lui montre que la lumière de sa liberté sera respectée.
Personnellement, avant de m’inscrire dans un groupe humain quel qu’il soit, je vérifierai toujours que ses pratiques sont conformes à ma morale personnelle et dans le cas contraire, je m’abstiendrai si je me surprenais à une motivation qui ne viendrait que de ma curiosité ou de mon espoir à en tirer un avantage personnel peu glorieux.
Quelque soit l’endroit ou l’on s’engage, il faut également apprendre à donner de soi pour avancer et faire avancer sa communauté. S’engager dans un groupe, c’est avoir la foi….il n’y a pas de place pour les touristes consuméristes… La fraternité, la foi, l’amour sont des notions sacrées…
Encore une fois, agissons comme de dignes enfants de notre créateur.
La grande force de la maçonnerie est certainement de n’avoir pas qu’un seul visage et de permettre de chercher pour chacun sa vérité en toute liberté. Derrière des décors symboliques qui en font rire certains, il est évident que l’essentiel se cache derrière le mot fraternité.
Ce n’est certainement pas nous ici, qui parlons d’amour et de communion avec l’Esprit, d’une foi libre loin des dogmes et religions, qui allons jeter une pierre bien malvenue à des gens qui au lieu de consommer et de penser que le bonheur se juge en euros, préfèrent chercher un idéal plus élevé.

A.S.: