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La franc-maçonnerie permet d assembler les différences sans mélanger…


Jérôme Touzalin  a publié, le 29 février 2016, un article sur le site « Causeur.fr » intitulé « Pourquoi être franc-maçon aujourd’hui ? » en guise de réponse  aux propos  d’Esperanza Galouzeau pointant à la fois la «suffisance» et les «insuffisances» de la franc-maçonnerie qui n’avait pas apprécié la conférence de Daniel Keller et de Serge Moati sur la franc-maçonnerie dans le grand amphithéâtre de l’ESSEC en janvier dernier.

De bons propos de la part de Jérôme Touzalin.

Jérôme Touzalin est membre du Conseil de l’ordre de la Grande Loge Traditionnelle et Moderne de France (GLTMF).

Extrait :  Pour répondre à la question de savoir pourquoi être franc-maçon aujourd’hui, encore faut-il avoir une idée juste de ce qu’est la franc-maçonnerie. Et pour établir une définition sur laquelle on peut s’accorder, c’est plutôt en commençant par dire ce qu’elle n’est pas, qu’on peut le mieux cerner ce qu’elle est et la dégager du vague dans lequel nombre d’esprits, et pas seulement profanes, la situent.

En premier lieu, il convient de dire que la franc-maçonnerie n’est pas une religion, même si nous affirmons la croyance en un Grand Architecte de l’Univers, entité suprême, force spirituelle dominante, ce n’est pas suffisant pour avoir le statut de religion.

En effet, ce Dieu, que nous nommons Grand Architecte, ne nous a pas parlé directement, il ne nous adressé aucun messager, fils ou prophète ; il ne nous a transmis aucun précepte à suivre, aucune loi, aucune directive, et aucun humain ne s’est déclaré porteur d’un message, ou rapporteur d’une révélation ou d’une vision.

Nous n’obéissons à aucun interdit alimentaire, vestimentaire. Nous ne proposons aucune prière, à prononcer matin et soir, nous ne vivons pas dans la hantise de péchés plus ou moins capitaux, car nous ne promettons nul enfer ou nul paradis, selon que nous aurons fait plutôt le bien ou plutôt le mal ; nous sommes responsables devant nous-mêmes, devant notre propre conscience, devant notre miroir. Nous n’imposons nul baptême, nul sacrement, nulle communion, nulle confession, nulle extrême-onction.

En fait, la franc-maçonnerie est à la base d’une morale universelle, capable de se débarrasser de dogmes autoritaires et de mettre fin au « relativisme historique et culturel des différentes religions révélées »,nous dit le philosophe, Michel Liégeois.

La franc-maçonnerie, n’est pas un parti politique. Même si certaines obédiences ont tendance à orienter leur travaux vers des sujets qui sont très mitoyens avec des thèmes qui se retrouvent plus tard dans le champ de la politique, il faut remarquer qu’à l’origine ces sujets sont d’ordre éthique, philosophique : la peine de mort, l’avortement, l’euthanasie, bien avant que d’investir les houleux débats à la chambre des députés ou au Sénat.

La franc-maçonnerie n’est pas un syndicat. Là encore, des obédiences frôlent des sujets qui ont quelques rapports avec l’organisation sociale du travail, la place de l’homme dans le monde professionnel. Quant à nous, il y a longtemps que l’on a clos le débat sur la durée du temps de travail et les 35 heures, puisque « nous travaillons de midi à minuit ! »


A.S.:

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  • Très bon article de notre Frère Jérôme auquel je ne peux qu'adhérer. Bien Fraternellement mon Très Cher Frère Jérôme et ce d'un ancien de la GLTMF... et maintenant à la GLTF !!

    • Bonsoir très cher frère,
      Je découvre seulement maintenant ton mot.
      Merci de ton appréciation, Cela fait toujours plaisir de se retrouver à travers les mêmes réflexions.
      Fraternellement
      Jérôme