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Kung-fu Panda… est il maçonnique ?

Après Le Rugby…Sport Maçonnique, « G.F. » nous offre un belle contribution avec « Kung-fu panda« 

Kung-fu panda

Je suis passé le week-end dernier devant la sortie d’une salle de cinéma qui diffusait le dernier kung-fu panda, troisième volet.

J’aperçois alors sortir un jeune enfant accompagné de son grand-père. Impossible de savoir lequel des deux était le plus souriant. Je me suis souvenu alors d’une conférence publique de la GLDF où un responsable prit la parole pour prendre Kung-fu Panda comme exemple au symbole de la Franc-Maçonnerie sous la surprise générale et les rires des profanes présents. Je me suis penché alors sur le message, ou plutôt les messages de ce film destiné à la jeunesse. Et comment ne pas voir les parallèles avec la Franc-Maçonnerie ?

L’histoire commence par l’apparition d’un panda un peu maladroit. Un brin fainéant, un peu trop gros et lent, n’ayant pas grand-chose d’exaltant à donner à son existence. Passionné de kung-fu, en manque de sens, il aspire à faire quelque chose de sa vie, à être utile. A devenir un maître du Kung-fu. Il se cherche et cherche à appartenir à une belle cause, un idéal : être accepté dans la bande des « cinq cyclones ».

Malheureusement le Panda « Po » n’est pas un grand expert en arts martiaux. Il excelle plutôt dans la nourriture. Il aime manger, tout le temps. A défauts de combats épiques, c’est en tant que serveur d’un restaurant, celui de son père, (une oie), qu’il remplit sa vie peu réjouissante. Le jeune Po se sent sans but, sans nouvelles connaissances et ne sachant pas comment remplir une vie assez terne. En manque d’une grande quête, il passe son temps à manger.
Son rêve : devenir un grand maître du kung-fu. Etre accepté dans le club des « 5 cyclones », être parmi eux, dans l’école des arts martiaux sous les ordres du « Vénérable » Maître Shifu et sous les auspices du « Grand Maître » Oogway, la tortue sage.

Po se présente à la porte du temple et se voit refusé son acceptation. Il n’est admissible, jugé « incompatible ». Trop mauvais en Kung-fu et trop imperfectible. Le chemin semble pour son Maitre beaucoup trop complexe et semé d’obstacles. Pourtant, une « révélation » se produit par « accident ». Il se voit attribué par la Tortue, le Grand Maître, le statut de « guerrier dragon », le stade ultime et l’honneur de défendre le village et la vallée.

Le Maître Shifu refuse que soit attribué un tel honneur au jeune Panda. Il n’accepte en aucun cas cette « révélation » qu’il juge comme une erreur, un accident. Po se voit recevoir dans les pattes des obstacles et des refus de la part des compagnons qui ne l’acceptent pas. Il doute alors de lui-même. Il se sent tout simplement « nul ». Il pense à renoncer et va se recueillir tête basse chez la Tortue. Et ce dernier lui répond avec une sagesse maçonnique : « tu te préoccupes trop de ce qui a été, et de ce qui sera. Un dicton dit : hier est passé, demain est un mystère, aujourd’hui est un cadeau, c’est pourquoi on l’appelle le présent ».

Shifu se recueille à son tour par la Tortue au pied d’un arbre de fruits de pêches. Il doute du Panda, de sa valeur et de ses résultats de combattant qu’il juge impossible. Il se voit alors demander de la part du « Grand Maître » Tortue de faire confiance à Po. Et un dialogue magnifique s’installe et peut parler à chacun :

Shifu : « Le Panda n’est pas le guerrier dragon, il est arrivé ici par accident ».

Mais la tortue lui répond avec cette voix sage : « rien n’arrive par accident. Vous ne pourrez accomplir vos destins communs que si tu arrêtes de garder l’illusion de tout décider ».

« L’illusion ? », lui rétorque Shifu.

La tortue alors lui dit : « regarde cet arbre, je ne peux pas le faire fleurir plus vite, je ne peux choisir ».
Shifu : « Mais je peux faire tomber ces fruits, je peux décider où planter la graine ? Ce n’est pas une illusion ».
La Tortue : « Oui. Mais peu importe ce que tu fais, cette graine donnera un pécher. Tu peux rêver d’une pomme ou d’un autre fruit, mais cette graine te donnera une pèche ».

Shifu : « Une pêche (en parlant du Panda) ne peut pas vaincre le méchant qui nous menace ? »

Tortue : « Peut-être le pourra t-elle, pour peu que tu sois disposé à la guider, à la nourrir et à croire en elle ».

Shifu : « Mais comment ? Aidez-moi ! J’ai besoin de vous Maitre ».

Tortue : « Mais non, tu as seulement besoin d’y croire… Promets-moi que tu vas y croire ? »

Shifu : « Je vais essayer ».

Tortue : « fort bien ».

Voici le Panda mis sous la confiance du Maître Shifu. Ils essayent. Cependant, le jeune Panda n’y arrive toujours pas. Shifu le surprend alors dans une cuisine, entrain de réaliser un grand écart avec ses jambes, suspendu à plusieurs mètres du sol. Shifu réalise finalement que ce Panda possède en lui des qualités qui étaient jusqu’ici cachées.

Comme un parallèle à la Franc-Maçonnerie, il subit des rites de passage qui ressemblent à des parcours du combattant. Il se voit initié et travaille dur. Il se voit attribué la possibilité finalement d’accéder au « rouleau du dragon ». Nul ne sait ce qui y est écrit, mais la légende dit que : « celui qui le lit accède à la lumière et à la compréhension du monde ».

Mais à la surprise générale : on découvre une fois le rouleau déplié qu’il n’y a rien de marqué. Rien d’inscrit. Rien… Si ce n’est le reflet du visage de celui qui le tient.

Résultat : Il n’y a pas de secret pour comprendre le monde, si ce n’est qu’il est en nous.

Kung-fu Panda inculque la confiance en soi. De Croire dans les autres et surtout en soi. Car comme disait Cynthia Fleury dans la « fin du courage », seuls les lâches ne font pas confiance aux autres.

Le Panda reflète ce qu’aspirent beaucoup de maçons : la quête d’un idéal. Se sentir utile, dedans et en dehors d’un groupe. A l’intérieur et à l’extérieur du Temple, initiation, profane. Le rite permet à l’apprenti d’être (sans s’en rendre compte) « accepté et reconnu » dans un groupe. Il se sent digne de recevoir une méthode et des devoirs.

Ce film apporte une bonhomie, le goût de vivre et d’être solidaire contre les pulsions de destruction et de vengeances. Kung-Fu Panda inculque l’humilité dans le paysage et une ambiance d’une Chine ancestrale, où l’appétence de la Transmission et de la Tradition sont importantes. Il suffit de croire en l’étincelle en chacun de nous.

Dans les volets suivants, le Panda se cherche et découvre qu’il a été adopté, puisque son père est une oie. Alors viens le « qui suis-je ? ». C’est ainsi que Po découvre qu’il pourra combattre et avancer en arrivant à la « paix intérieure ». Accepter. Avancer.

Dans le troisième volet que j’ai finalement réussi à voir, il est question que chacun trouve sa place. Nous avons tous en nous quelque chose à dire et à faire d’unique. L’important, est non pas de se transformer pour ressembler à quelqu’un, mais « de se transformer en soi-même ». S’améliorer dans une quête, un chemin sans fin pour découvrir ce que nous sommes au fond de nous. N’est-ce pas le chemin initiatique par excellence ? Enfin, sans divulguer la fin pour ceux qui souhaitent le voir, le troisième épisode est une ode à la fraternité, à « l’égrégore », l’union et la solidarité.

Le Miroir, l’apprenti et le Maître, les 5 compagnons, les 7 de l’équipe, si Kung-fu Panda n’est pas maçonnique, c’est alors que je n’ai rien compris à la Franc-Maçonnerie.

Une aventure fraternelle que je conseille à tous ceux qui veulent emmener leurs enfants voir un beau film.

G.F.

A.S.:

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  • Je l'ai vu le mois denier avec ma petite-fille qui a beaucoup aimé, mais je n'avais pas fait le rapprochement avec la F.M....
    C'est un bon dessin animé qui fait du bien à l'âme!