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GLSA : Des voeux du Grand Maître pour « Rassembler ce qui est épars »

Le Grand-Maître de la Grande Loge Suisse Alpina, Jean-Michel Mascherpa vient d’adresser ses voeux pour l’année 2013, en ne manquant pas de « tacler  » ceux qui par un »égo surdimensionné et l’oubli de la parole donnée ! »  auraient terni l’image de la Franc-maçonnerie internationale.

Verra bien qui se sent visé dans ses propos, qui ne manquent pas de pertinence !

« La nécessité du respect de la parole donnée !

Mes Frères,

Depuis de longs mois, la Franc-maçonnerie internationale se trouve exposée à des articles virulents issus pour la plus part de ses membres eux-mêmes, malheureusement. Les techniques modernes de diffusion de l’information par des voies aussi rapides qu’incontrôlables donnent de notre Confrérie une image désolante de soi-disant Frères qui se combattent violemment, s’insultent et se vouent aux gémonies. Pourquoi ?

On ne peut raisonnablement y trouver que deux raisons : l’égo surdimensionné et l’oubli de la parole donnée ! Laissons à chacun s’interroger sur la première et regardons ensemble la seconde.
Chacun d’entre nous a une fois au moins entendu ou prononcé ces mots si habituels en franc-maçonnerie « Rassembler ce qui est épars ». On peut interpréter ces mots de manière symbolique ou les regarder dans un sens beaucoup plus commun. Chaque Grande Loge, chaque atelier est constitué de pierres vivantes toutes dissemblables, taillées par les ans mais également par le travail personnel effectué au long de la vie maçonnique. Nous sommes tous venus chercher la Lumière et nous appliquer à tailler notre pierre, soit à gommer en nous ces aspérités qui encombrent notre personnalité profonde. Mais le travail est difficile, ardu et demande à la fois un effort personnel et l’égrégore de la loge, soit le travail en commun sur des valeurs partagées.

Ainsi, à quelque plateau que ce soit, la construction du temple de l’Humanité nous amène à faire en sorte que ces briques disparates soient assemblées en un édifice de sagesse et beauté, cimenté par le lien unique de la Loi fondamentale. Nous avons tous le devoir de rassembler, d’unifier, de gommer les différences individuelles et de rendre parfaite l’harmonie et la paix de nos rencontres. Il ne peut en être autrement de la charge que vous m’avez demandé d’accomplir : respecter et faire respecter notre Constitution, pierre immuable de la Fraternité spirituelle qui nous unit.

Que serait notre alliance sans elle ? Comment nos valeurs communes, que nous avons tous promis de respecter dans et au dehors de nos loges, pourraient-elles survivre aux compromis et aux « arrangements » si habituels de la vie profane? Comment pourrions-nous montrer à l’extérieur que nous, Francs-maçons, nous sommes différents et que notre idéal vise à améliorer la société humaine, si nous-mêmes ne respectons pas les règles que nous sous sommes volontairement données.

Nous sommes quotidiennement confrontés dans la vie profane à l’élasticité des usages qui font que le respect de la parole donnée est plus que flexible; on se satisfait facilement des approximations et des « petites compromissions » qui rendent la vie en société si confortable. Mais nous, Francs-maçons, ne sommes-nous pas liés au respect des vertus dont nous sommes porteurs ? Un serment engage et oblige : la Constitution, sans la vertu des hommes qui l’appliquent, n’est rien ; et c’est précisément ce sentiment de justice que les serments viennent matérialiser.

Chacun d’entre nous est individuellement le gardien de ces valeurs qu’il a consacrées devant le Grand Architecte de l’Univers. Par le serment, par la « parole donnée », il proclame solennellement son adhésion à ces valeurs et s’engage vis-à-vis de ses Frères et de l’alliance. Mais il s’engage également à l’égard de l’Humanité toute entière.

« Si vous ne vous sentez assez forts pour commander vos passions et aimer vos ennemis… abstenez-vous. » disait Michel de l’Hospital (1563) dans son discours sur les serments. Que chacun médite !

Le Comité directeur et moi-même sommes confiants dans les qualités des membres de notre Alliance et leur soutien sans réserve aux règles immémoriales qui nous lient. Gardons-nous cependant d’angélisme et rappelons-nous que la bonne image de notre Grande Loge Suisse Alpina, largement reconnue à l’extérieur de nos frontières, ne vaut que par la manière dont nous pratiquons l’Art Royal.

Recevez, très chers Frères, nos souhaits de bonne et heureuse année. Tous ensemble faisons que 2013 rassemble tous les Francs-maçons et les entraîne vers plus de justice, de paix, d’harmonie et d’amour.

Vœux que je vous prie de partager avec vos proches et votre famille.

Jean-Michel Mascherpa, Grand Maître »


A.S.: