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FRANCS-MACONS ET POLITIQUE : LES DESSOUS D’UN SYSTEME OPAQUE | ENTREPRENDRE


Loin des clichés et des fantasmes, la franc-maçonnerie française tisse sa toile dans les arcanes du pouvoir. De la politique aux affaires en passant par les médias, ses membres, discrets mais influents, cultivent le secret et prônent l’amélioration de l’homme. Mais quelle est l’étendue de leur influence réelle sur la société française ?

Source : Article du site Entreprendre.fr – « Francs-maçons et politique : les dessous d’un système opaque » Publié le 15/02/2024 · Alexandre Bodkine

En France, la franc-maçonnerie n’est pas une, mais multiple. Divisée en une vingtaine d’obédiences aux rites et traditions variés, elle rassemble environ 180 000 membres, dont une majorité d’hommes.
Discrets sur leur appartenance, les francs-maçons se retrouvent dans des loges, officiellement pour se perfectionner moralement et intellectuellement, selon les principes de l’ordre.

Des francs-maçons aux portes du pouvoir

Depuis des siècles, la franc-maçonnerie entretient des liens étroits avec le monde politique. De nombreux hommes d’Etat français, de Jules Ferry à François Mitterrand, ont été initiés à ses secrets. Aujourd’hui encore, la présence de « frères trois points » dans les cabinets ministériels et les instances de décision est loin d’être anecdotique.

L’exemple Macron : soutien maçonnique et désillusion

Emmanuel Macron, bien qu’il ne soit pas franc-maçon lui-même, a bénéficié du soutien de plusieurs figures influentes de la franc-maçonnerie lors de son élection. Des ministres comme Gérard Collomb ou Jean-Yves Le Drian, ainsi que d’autres personnalités proches du pouvoir, comme Richard Ferrand, font ouvertement état de leur appartenance à une loge.
Cette proximité avec les réseaux maçonniques a valu à Macron l’accusation de composer avec un « pouvoir occulte », alimentant les suspicions d’entrisme et de favoritisme.

Bras de fer dans le monde des affaires : les réseaux à l’œuvre

L’influence de la franc-maçonnerie ne se limite pas à la sphère politique. Dans le monde des affaires, les réseaux maçonniques jouent un rôle important, parfois au détriment de la transparence et de l’égalité des chances.

L’affaire Cédric Lewandowski, ancien directeur de cabinet de Jean-Yves Le Drian, en est un exemple illustratif. Evincé de son poste après avoir été pressenti pour prendre la tête de la DGSE, il a été accusé par certains de ses anciens « frères » d’avoir abusé de ses réseaux maçonniques pour obtenir des promotions et des avantages indus.

Un « Etat maçonnique » ? Mythe ou réalité ?

L’omniprésence des francs-maçons dans les sphères du pouvoir alimente les fantasmes d’un « Etat maçonnique » où les décisions se prendraient en loge et non dans les institutions républicaines. Si l’influence de la franc-maçonnerie est indéniable, il est difficile de déterminer son ampleur et ses ramifications réelles. La culture du secret qui entoure l’organisation et l’absence de transparence sur ses membres et ses activités nourrissent les suspicions et les accusations de favoritisme.

Secret et opacité des francs-maçons : les ferments de la méfiance

Le secret qui entoure la franc-maçonnerie est l’une des principales sources de méfiance à son égard. Ses rituels initiatiques, ses symboles et ses mots de passe font l’objet de fantasmes et de spéculations, alimentant l’idée d’une société occulte qui manipule les institutions démocratiques.

Vers une nécessaire transparence de l’influence des francs-maçons ?

Face aux accusations et aux suspicions, de nombreuses voix s’élèvent pour exiger une plus grande transparence de la part de la franc-maçonnerie. La publication des noms de ses membres, l’ouverture de ses loges au public et la clarification de ses liens avec le monde politique et économique pourraient contribuer à dissiper les doutes et à apaiser les tensions.

Francs-maçons en France : un débat nécessaire

La question du rôle de la franc-maçonnerie dans la société française est loin d’être close. Si ses membres prônent des valeurs humanistes et fraternelles, leur influence sur les décisions politiques et économiques soulève des questions de démocratie et de transparence.

Alexandre Bodkine

A.S.: