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FCPM répond à Guy Arcizet

Le 27 août 2011, François Koch avait produit dans un article, sur son blog « Lumière« , les propos échangés avec le président de FCPM et Guy Arcizet Grand Maître  du Grand Orient De France. Ce dernier avait qualifié l’initiative du Fond Commun Participatif Maçonnique de « louche de chez louche » : voir ICI

Normal par conséquent que l’un des fondateur de FCPM, Julien Rittener s’octroie un droit de réponse à l’égard de Guy Arcizet.

En toute neutralité, je vous laisse découvrir les mots de ce « jeune franc-maçon » qui argumente avec pertinence que FCPM ne fait qu’ « achever au dehors l’oeuvre commencée dans le temple » : oui les valeurs maçonniques peuvent être appliquées au monde de l’entreprise pour peu que l’on s’y engage en son âme et conscience.

A noter que le 6 octobre 2011, le Café Maçon Lyon faisant sa rentrée abordera le thème : « La finance est-elle en train de tuer la démocratie ?« , Julien Rittener, Président Fondateur de FCPM, sera présent à cet évènement.

Télécharger :La Lettre ouverte à mon Très Respectable Frère Guy Arcizet, Grand Maître du Grand Orient de France – Par Julien Rittener, Président du Fonds Commun Participatif Maçonnique

 

Lettre ouverte à mon Très Respectable Frère Guy Arcizet,

Grand Maître du Grand Orient de France

Par Julien Rittener, Président du Fonds Commun Participatif Maçonnique

A Paris, le 8 septembre 2011

Mon Très Respectable Grand Maître, je tenais personnellement à te féliciter pour ta réélection à une charge qui t’honore et t’oblige, à une époque qui n’est pas de tout repos (mixité en interne, présidentielle en externe) ; je fais bien sûr référence à la charge de Sérénissime Grand Maître de l’Obédience la plus impliquée dans notre Société : le Grand Orient de France.

Avec plus de 96% des votants à ta cause, nous pouvons dire que le résultat est « limpide de chez limpide »1. Toute la presse de France et d’ailleurs a salué ce plébiscite du 1e septembre 2011. A mon tour de te féliciter. Si je te félicite, mon Très Respectable Grand Maître, ce n’est ni parce que je te connais personnellement – on ne s’est jamais rencontré malgré mon invitation2 – ni parce que j’ai un intérêt particulier à ce que tu représentes le GODF – je ne fais pas parti de cette maison. Non, si je te félicite c’est pour ton programme : « En cette année électorale, notre attention va se porter particulièrement sur les valeurs sociétales et sur les vrais problèmes auxquels sont confrontés les Français, notamment l’économie et le chômage » confiais-tu le matin du jour de ta réélection à l’AFP.3

En interne, tu t’es déjà doté d’un puissant outil : la Commission Nationale de Réflexion sur le Développement Durable (CNRDD), sorte de « think tank » du GODF axé sur la Présidentielle de 2012. Dans son Manifeste pour un développement durable au service de la dignité humaine, édité en mai 2011, dont l’objectif est de soumettre 22 principes d’action aux candidats à la présidentielle, on y trouve un constat sur le plan économique édicté par les Frères et Soeurs de ton Obédience.4 Je cite :

« […] Globalement, les entreprises n’assument pas leur responsabilité sociale et environnementale, et très peu à ce jour se sont engagées dans des démarches d’intégration de la responsabilité sociétale dans leur système de management.

Le dynamisme, la capacité d’entreprendre, l’innovation des TPE et PME, et donc leur durabilité sont liés à leur capacité d’autofinancement […] qui les rendent […] dépendantes de leurs banquiers qui leur permettront ou non de poursuivre, en augmentant dans le meilleur des cas leurs taux d’endettement et les coûts associés à ces dettes.

L’évolution récente de l’économie mondiale a conduit à la création de multinationales [ayant] pour seule finalité le service des intérêts privés des actionnaires, et pour conséquence la consommation et la pollution des biens communs sans souci de l’intérêt général. »

Forts de ce constat, page suivante, ces mêmes Frères et Soeurs souhaitent qu’ « une éthique humaniste d’un développement durable […] soit le ciment européen et puisse être progressivement promue au niveau international. Ce mouvement commun sera capable, selon eux, d’inverser le cours néfaste des évènements économiques aléatoires, replacera l’éthique et la dignité humaine au coeur de la vocation du politique et pourra assurer la transmission dans l’espace et dans le temps des hautes valeurs morales nécessaires à l’harmonie du monde. »

C’est pourquoi, ils demandent aux candidats à la présidentielle à s’engager :

« – à placer l’équité et le respect de chaque homme au coeur du système économique

– à promouvoir l’initiative locale suivant un principe de subsidiarité appliqué aux besoins fondamentaux

– à accompagner les TPE & PME dans la reconversion vers une économie durable

– à privilégier la coopération à la compétition »

Mon Très Respectable Grand Maître, tu reconnais bien humblement ne pas savoir « ce que c’est qu’un management d’entreprise qui respecte les valeurs de la francmaçonnerie»1, ne penses-tu pas que le travail des Frères et Soeurs de la CNRDD apportent un élément de réponse ? Vu les travaux que nous avons menés chacun de nos cotés, je suis content de voir que nous aboutissons aux mêmes conclusions et me réjouis que nous partagions l’ambition de faire évoluer notre société grâce à ces valeurs qui nous sont si chères.

Mais, dans ce cas, mon Très Respectable Grand Maître, alors que tu es si attaché à la place des jeunes dans la société5, pourquoi lances-tu par deux fois un voile de suspicion sur l’initiative d’un « jeune » frère (id est, de moins de 30 ans) qui ne fait rien d’autre que traduire en action dans le monde profane – à achever au dehors l’oeuvre commencée dans le temple – les idées que la CNRDD de l’Obédience que tu diriges proposent ? Une 1e fois par un communiqué de presse visible sur le site du GODF6 depuis maintenant plus de 50 jours et une 2e fois en qualifiant cette initiative de « louche de chez louche » via le blog de François Koch.5  Même si, par elles 2, le nombre de soutiens de Soeurs, Frères et profanes n’a fait qu’augmenter sur le site de FCPM7, permets-moi de trouver la démarche un peu spécieuse. Alors même que je t’ai invité à échanger avec moi dès le 18 juin2, jamais encore, mon Très Respectable Grand Maître, tu n’as pas souhaité t’arrêter sur un projet allant pourtant dans le sens des propositions faites par ton Obédience.

Malgré notre démarche maçonnique qui pose comme valeurs, entre autres, la tolérance, le respect d’autrui, l’écoute, l’échange, le partage, la fraternité et l’assistance envers ses Frères et Soeurs, tu t’exprimes par 2 fois sur FCPM sans me solliciter ni me laisser l’occasion de te présenter ce projet. Mon Très Respectable Grand Maître, j’aimerais préciser que je ne te reproche pas d’être opposé à ce projet, porté par nous dès mars 2010 à une période ou la CNRDD ne nous était pas connue, car l’opinion est libre et doit continuer à l’être. Simplement, ce que je regrette c’est ton choix et ta décision de t’exprimer en tant que Grand Maître du Grand Orient de France sans posséder aucun élément objectif d’analyse car n’ayant jamais échangé avec l’un des fondateurs de FCPM. En écornant de la sorte un projet dont l’essence va dans le sens de ton programme, quelle image donnes-tu, mon Très Respectable Grand Maître, à ton début de mandat ?

Veux-tu être un Franc-Maçon dans l’action et en phase avec son temps, comme le laisse penser ton programme, ou, à l’inverse, deviendrais-tu un Franc-Maçon craintif aux idées nouvelles et porteuses de changement, comme le laisse croire ta réaction vis-à-vis de mon initiative ? Connaissant de réputation ta posture et ton intelligence, je me refuse à le croire.

C’est pourquoi, si jamais le Grand Orient de France était, effectivement, en train de prendre la voie de constituer un dispositif similaire ou s’en rapprochant ou, dans l’avenir, souhaiterait mener ce combat, soit assuré, mon Très Respectable Grand Maître, que nous nous tiendrons à ta disposition pour bâtir, ensemble et dans la concorde qui symbolise notre Ordre, un édifice encore plus solide dont, ni toi ni moi, ne nions l’intérêt qu’il revêt dans la Société actuelle.

Sois également assuré, mon Très Respectable Grand Maître, que pour mener les combats nécessaires à l’accomplissement de ton programme, tu me trouveras à tes côtés. A toi de décider si tu préfères allier les forces vives qui se présentent sur le terrain ou agir seul, envers et contre tous.

Mon Très Respectable Frère Guy, étant intimement persuadé que ton programme n’est pas formé de vains mots et que la raison et le sens commun l’emportent sur l’intérêt, je te renouvelle, de façon la plus fraternelle possible, mes plus chaleureuses et sincères félicitations.

Bien à toi,

Julien Rittener- Président de FCPM

 

 

A.S.: