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Droit Humain : la mémoire de l’esclavage

Communiqué du Bureau du Conseil National de la Fédération Française de l’Ordre Maçonnique Mixte et International sur la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition De la mémoire de l’abolition à la mémoire de l’esclavage

LE DROIT HUMAIN

10 mai

Journée nationale des mémoires

de la traite, de l’esclavage et de leur abolition

De la mémoire de l’abolition à la mémoire de l’esclavage

La France a fait longtemps silence sur la pratique de la traite et de l’esclavage dans ses anciennes colonies de la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, la Réunion et de Mayotte.

L’acte d’abolition de 1848 a donné lieu, pour son centenaire, à une 1ère commémoration en 1948. On célébrait à cette occasion le rôle de Victor Schoelcher et de tous les humanistes, pour la plupart Francs-maçons, qui contribuèrent à convaincre la France de la nécessité impérieuse de mettre fin à l’esclavage dans ses colonies d’outre-mer. On saluait l’acte civilisateur de la France mais on n’évoquait pas alors les traitements inhumains que la patrie des droits de l’homme avait tolérés. Aimé Césaire, invité à cette commémoration, la déclara « à la fois importante et insuffisante ». Cette 1ère commémoration n’était en effet que mémoire de l’abolition qui honorait la France, comme l’ont été ensuite, à partir de 1983, les journées fériées célébrant la fin de l’esclavage dans chacun des territoires d’outre-mer.

Il faut attendre la loi du 10 mai 2001 pour que la France s’honore d’être le premier Etat, et seul encore à ce jour, à déclarer la traite et l’esclavage « crimes contre l’humanité », puis en 2006 à inscrire dans son histoire la mémoire de l’esclavage en faisant, en 2006, du 10 mai une « journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition ».

Le 10 mai 2006 marque l’entrée de l’esclavage dans le récit national, un récit partagé dans le devoir de mémoire. Le droit enfin reconnu à la mémoire de l’esclavage engage la France à assumer le passé d’avant l’abolition ; il rend leur dignité humaine aux victimes de traitements inhumains et rend justice à leurs descendants avec lesquels, dans la Fédération française du DROIT HUMAIN, nous partageons la volonté de construire un monde de liberté et de justice.

En ce jour du 10 mai 2015, les Francs-maçons de la Fédération française du DROIT HUMAIN, de métropole, des Antilles, de Guyane, de la Réunion et de Mayotte, tous unis, partagent ce devoir de mémoire qui nous porte à travailler ensemble au progrès de l’humanité vers plus de liberté, d’égalité et de fraternité.

A.S.: