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Discours de la servitude volontaire – Etienne de La Boétie

Discours de la servitude volontaireEtienne de La Boétie… un texte à mettre entre toutes les mains !

Il s’agit d’un texte politique essentiel. L’auteur se pose la question:  Pourquoi un seul peut gouverner un million, alors qu’il suffirait à ce  million de dire non pour que le gouvernement disparaisse ?

« Il n’est pas bon d’avoir plusieurs maîtres ; n’en ayons qu’un seul ; qu’un seul soit le maître, qu’un seul soit le roi. »

Voilà ce que déclara Ulysse en public, selon Homère.

S’il eût dit seulement : « Il n’est pas bon d’avoir plusieurs maîtres », c’était suffisant. Mais au lieu d’en déduire que la domination de plusieurs ne peut être bonne, puisque la puissance d’un seul, dès qu’il prend ce titre de maître, est dure et déraisonnable, il ajoute au contraire :

« N’ayons qu’un seul maître… »

Il faut peut-être excuser Ulysse d’avoir tenu ce langage, qui lui servait alors pour apaiser la révolte de l’armée : je crois qu’il adaptait plutôt son discours aux circonstances qu’à la vérité.

Toutefois il faut bien excuser Ulysse d’avoir tenu ce langage qui lui servit alors pour apaiser la révolte de l’armée, adaptant, je pense, son discours plus à la circonstance qu’à la vérité 2.  Mais en conscience n’est-ce pas un extrême malheur que d’être assujetti à un maître de la bonté duquel on ne peut jamais être assuré et qui a toujours le pouvoir d’être méchant quand il le voudra ?

Et obéir à plusieurs maîtres,n’est-ce pas être autant de fois extrêmement malheureux ?

Je n’aborderai pas ici cette question tant de fois agitée ! « si la république est ou non préférable à la monarchie ». Si j’avais à la débattre, avant même de rechercher quel rang la monarchie doit occuper parmi les divers modes de gouverner la chose publique, je voudrais savoir si l’on doit même lui en accorder un, attendu qu’il est bien difficile de croire qu’il y ait vraiment rien de public dans cette espèce de gouvernement où tout est à un seul. Mais réservons pour un autre temps 3 cette question, qui mériterait bien son traité à part et amènerait d’ellemême toutes les disputes politiques.

A.S.: