En mars 2013, l’élection du pape François avait suscité quelques espoirs de voir s’assouplir la position de l’Église catholique vis-à-vis de la franc-maçonnerie. Mais il n’en a rien été. Pourtant l’Art Royal des origines fut une institution profondément chrétienne qui compta dans ses rangs de très nombreux prélats. Mais c’est dans une réaction conservatrice et complotiste fortement teintée d’antisémitisme que s’amplifia au XIXe siècle une diabolisation de la maçonnerie qui, depuis, n’a jamais vraiment cessé.

Le Franc-Maçonnerie Magazine N° 89 (Novembre/Décembre 2022) est sorti avec un dossier consacré à :

De la dévotion chrétienne au complot judéo-maçonnique

S’il est bien un sujet qui fait couler beaucoup d’encre c’est celui des relations entre l’Église et la franc-maçonnerie. Complexes, fusionnelles tout autant que passionnelles, elles restent encore aujourd’hui marquées du sceau de l’anathème papal.

Tout avait pourtant bien commencé. Qu’on y songe ! Au XVIIIe siècle, les prêtres étaient présents dans presque toutes les loges maçonniques. Certaines loges étaient même composées exclusivement d’ecclésiastiques et leurs membres se réunissaient dans des abbayes. Un état de fait inconcevable pour les sceptiques de tout bord ! Comment est-on passé d’une symbiose quasi parfaite à une situation éruptive empêchant toute saine relation ?