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Dans l’antre des francs-maçons

L’éditorial « La Semaine dans le Boulonnais » relate dans un article sa visite du temple maçonnique d’une loge du Grand Orient de France à Boulogne sur Mer.

Entretien avec Luc Guilbert, conseiller de l’ordre du Grand Orient de France.

Source : http://www.lasemainedansleboulonnais.fr/actualite/boulogne/2010/03/24/article_dans_l_antre_des_francs_macons.shtml

Le Grand Orient de France nous a ouvert les portes de sa loge, dans le quartier de Bréquerecque, à Boulogne. Connus pour cultiver le secret, les francs-maçons jouent maintenant franc-jeu

L’endroit ne paye pas de mine. Sonnette anonyme, volets délavés : la maison ressemble à toutes celles de la rue. Même les voisins n’ont pas idée de ce qu’elle abrite.

Tout juste remarquent-ils les allées et venues du soir tombé. Bienvenue dans l’un des deux Temples des francs-maçons de Boulogne-sur-Mer. L’inconscient collectif a souvent catalogué la franc-maçonnerie comme une sorte de société secrète. « Pas secrète, discrète », corrige Luc Guilbert, conseiller de l’Ordre et délégué régional Nord/Pas-de-Calais Picardie et Loges d’Angleterre du Grand Orient de France, la principale obédience maçonnique, à l’échelon national mais aussi local.
Depuis quelques années, le Grand Orient de France est l’une des rares obédiences à briser le tabou des loges. « Ce n’est pas une campagne de marketing, on ne vend pas des savonnettes », précise Luc Guilbert. Le but premier n’est pas, précise-t-il, de « recueillir de nouvelles adhésions. » Non.
Le Grand Orient de France, qui érige la « laïcité » et « l’humanisme » en préceptes, veut avant tout apporter son regard sur les grands débats de société tels que la question du port du voile intégral ou encore les problèmes liés à l’immigration (lire ci-dessous).
Ces débats, parfois publics, sont aussi l’occasion pour le Grand Orient de France de tordre le cou à certaines « idées reçues » sur le rôle des francs-maçons et surtout leur influence.
« Nous ne sommes pas plus influents que des clubs services comme le Lions club ou la Table ronde », assure le conseiller de l’ordre, élu d’une sorte de « Parlement » de l’obédience maçonnique. En clair, « il n’existe pas de loge affairiste. » Pour autant, Luc Guilbert admet que les « frères  » (c’est ainsi qu’ils se nomment) constituent un « réseau » de connaissances, « comme il peut en exister ailleurs, dans le monde professionnel ou associatif. » « Influents, oui, mais sur le plan des idées », souligne Luc Guilbert.
À l’entendre, les loges maçonniques ne sont plus réservées à une élite. « Autrefois, c’est vrai, les francs-maçons étaient principalement issus de l’aristocratie, mais avec le temps, ça s’est démocratisé. » N’est tout de même pas franc-maçon qui veut. Pour passer du statut de « profane » à celui « d’initié », il faut être adoubé par un franc-maçon. Le « vénérable », celui qui dirige la loge, diligente ensuite une enquête sur le candidat, confiée à trois frères, pour déterminer s’il peut, ou non, porter le tablier de franc-maçon. S’ensuit un long rite initiatique.
Dans le Boulonnais, on dénombrerait environ 500 francs-maçons et francs-maçonnes.

Mickaël TASSART

A.S.: