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Cambacérès a trouvé une place au temple

L’éditorial « Midi-Libre » publie un compte rendu de la Tenue Blanche Ouverte organisépar  les Francs-maçons montpelliérains, membres de la Grande loge de France.

Conférence organisée à l’occasion de l’inauguration de l’Espace Cambacérès.

Source : http://www.midilibre.com/articles/2010/05/31/MONTPELLIER-Cambaceres-a-trouve-une-place-au-temple-1249973.php5

C’est la troisième fois cette année que les Francs-maçons montpelliérains, membres de la Grande loge de France, organisent une Tenue blanche ouverte. Autrement dit, une journée au cours de laquelle le temple ouvre ses portes aux initiés comme aux non initiés.
Et samedi après-midi, l’événement était d’importance puisqu’il s’agissait d’inaugurer l’espace Cambacérès. Pour cela, une plaque commémorative a été apposée au mur du grand hall d’entrée sur laquelle on peut lire, entre autres, Jean-Jacques Régis Cambacérès (1753-1824), archichancelier de l’Empire, grand commandeur du suprême conseil de France. « Il était important et urgent d’honorer Cambacérès au sein de la franc-maçonnerie montpelliéraine, confie Philippe Saurel, membre de la Grande loge de France et spécialiste du mouvement maçonnique dans la capitale héraultaise. Initié dans la loge de Saint-Jean du Secret en 1772, il a rejoint l’Ancienne et la Réunion des élus en 1779 avant d’être élu député des loges montpelliéraines du Grand Orient en 1786. » L’adjoint à l’urbanisme de Montpellier et Jean-Claude Bousquet, ancien grand maître de la GLDF, sont ainsi intervenus durant de longues minutes dans un temple plein à craquer où plus de deux cent cinquante personnes avaient pris place. Chacun décortiquant le parcours, la personnalité et l’engagement de ce juriste et fils de Jean-Antoine Cambacérès maire de Montpellier de 1753 à 1756. « Il faut savoir que Cambacérès est reçu par l’ensemble des ateliers du Grand Orient de Montpellier en 1804. Un an plus tard, après la démission de Louis Bonaparte, il remplace celui-ci comme adjoint du grand maître du Grand Orient. Commence alors l’âge d’or de la franc-maçonnerie. » Mais au-delà de son parcours maçonnique, Cambacérès est avant tout un homme d’État qui va jouer un rôle très important à la fois lors de la Révolution, à l’issue de laquelle il sera le principal rédacteur du Code civil, mais également sous le Premier Empire où il est nommé prince archichancelier. Ainsi, lors des nombreux déplacements de Napoléon, il assure la présidence du Sénat et du Conseil d’État, et la direction de l’administration .
« Montpellier se doit de saluer la mémoire de cet homme politique qui joua un rôle important dans l’histoire et qui fut paradoxalement si mal traité par elle », insiste le conseiller général . Homosexuel, député de la noblesse qui vota la mort de Louis XVI, manque de courage politique lors du rétablissement de l’esclavage en 1802, soupçonné de s’être enrichi grâce à la Révolution… autant d’éléments qui font de ce Montpelliérain un banni de l’histoire politique nationale et locale. « Il est grand temps de le réhabiliter ! », renchérit Philippe Saurel qui, par aill eurs, espère bien voir un jour le temple local porter le nom de Cambacérès.

Gil LORFÈVRE

A.S.: