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1725 – 1° LOGE MACONNIQUE A PARIS


« La franc-maçonnerie moderne est née en Grande-Bretagne dans les premières années du XVIIIe siècle. Elle s’est très vite diffusée dans l’ensemble du monde occidental, accompagnant partout la démocratie et la tolérance religieuse.

Source ; Extraits de l’article de Frédéric Salin, Franc-maçonnerie, Petite histoire d’un Ordre méconnu. Herodot.net, 1 janvier 2023.

Source : Histoire des Universités – Blog de Pierre Dubois – 1725. 1ère loge maçonnique à Paris

Le 24 juin 1717, à l’occasion de la Saint Jean, naît à Londres la Grande Loge de Londres et de Westminster. C’est l’acte fondateur de la franc-maçonnerie moderne. Il se produit dans une taverne au nom pittoresque : L’oie et le gril« .

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« À Paris, une première loge maçonnique anglaise aurait vu le jour en 1725, rue des Boucheries. Elle est restée dans les annales sous le nom emblématique de Saint-Thomas au Louis d’Argent. Elle reçoit en 1732 une patente de la Grande Loge de Londres.

Ne perdons pas de vue que les encyclopédistes et les grands philosophes qui ont valu à notre XVIIIe siècle d’être surnommé plus tard le Siècle des Lumières avaient fréquenté assidument les membres de la Royal Society de Londres et entretenu avec eux des échanges fructueux. Pour l’anecdote, nous pouvons citer Charles de Montesquieu qui avait été reçu maçon en mai 1730 dans une loge londonienne en présence de son compatriote exilé et anglicisé Jean-Théophile Désaguliers.

La franc-maçonnerie prend en France une coloration particulière qui l’éloigne peu à peu de la tutelle londonienne. En quelques années, les affiliés français supplantent les Anglais à l’origine de la première loge parisienne. À l’initiative du duc Anne Charles Sigismond de Montmorency-Luxembourg, plusieurs loges se fédèrent au sein d’une nouvelle obédience, le Grand Orient de France.

Le 22 octobre 1773, le duc de Chartres Louis-Philippe d’Orléans, futur Philippe-Égalité, en devient le Grand Maître, avec essentiellement un rôle de représentation.

Paris et quelques autres grandes villes de France voient croître leurs loges à la porte desquelles se pressent dans l’espoir d’y être admis à peu près tout ce qu’on y compte de notabilités. Les aristocrates, les bourgeois de qualité, certains membres du haut clergé et tous ceux qui se piquent de philosophie  envahissent les loges françaises qui, de ce fait, se multiplient et deviennent un lieu privilégié d’échanges intellectuels. Même engouement dans le reste de l’Europe. À Prague, le divin Mozart offre à la franc-maçonnerie un chef-d’œuvre, La Flûte enchantée

Le célèbre Voltaire mérite une mention particulière : il fut reçu franc-maçon dans une loge parisienne dite des Neuf Sœurs (loge d’écrivains et d’artistes fondée par Helvetius) le 7 avril 1778, soit deux mois avant sa mort. Eu égard à son grand âge, les épreuves d’admission furent allégées pour lui et on imagine bien que, en recevant cet illustre vieillard de quatre-vingt-quatre ans, la loge pensait surtout à donner davantage de lustre à sa matricule ».

Voltaire, d’après un modèle de Jean-Antoine Houdon, vers 1780, Petit Palais.

« À ce propos, notons que les dictionnaires maçonniques ont la fâcheuse habitude d’enrôler sans vergogne des personnalités célèbres en leur temps mais qui n’ont entretenu avec la franc-maçonnerie que des relations distantes et même parfois inexistantes…

Mais on ne saurait faire l’impasse sur une personnalité maçonnique hors du commun : le marquis de La Fayette, né en 1757, reçu en maçonnerie en 1774 (à l’âge de dix-sept ans) dans le sein d’une loge militaire stationnée à Metz et général à moins de vingt ans.

En 1777, il s’embarque pour l’Amérique où, sur la recommandation de son ami et frère Benjamin Franklin, il est nommé major par George Washington (également franc-maçon) et prend le commandement des insurgents désireux d’échapper à la tutelle britannique et de prendre leur indépendance ».

Buste de Benjamin Franklin d’après un modèle de Jean-Antoine Houdon, 1778, Terre cuite, Petit Palais.

« Il ne serait pas excessif d’affirmer, sans réduire le mérite des politiques, que l’indépendance américaine et la Constitution des premiers États-Unis de Philadelphie furent en grande partie une création maçonnique.

Chef de la garde nationale en 1789, député et bardé de tous les honneurs, La Fayette joua un rôle de premier plan dans les périodes révolutionnaire et postrévolutionnaire, professant des idées libérales et sans jamais renier son appartenance à la franc-maçonnerie jusqu’à sa mort en 1834 au soir d’une existence d’une exceptionnelle richesse ».

A.S.:

View Comments (2)

  • Que de raccourcis!!!
    Grande Loge de Paris de 1736 avec le comte de Derwentwater?
    1ère Grande Loge Anglaise du Royaume de France de 1738 avec le Duc d'Antin comme GM ?
    Elections de 1743 avec le comte de Clermont comme GM.
    "avec essentiellement un rôle de représentation". C'est l'inverse! Le GODF fut la "courroie de transmission" du duc d'Orléans qui eut un rôle de premier plan dans les évènements de 1788/1789, notamment dans les élections aux états généraux et dans la transformation des états généraux en Assemblée Nationale.
    La réception de Voltaire aux "neufs soeurs" de Lalande est une réception au grade de Maître et non une initiation. Voltaire avait déjà été reçu franc-maçon en Angleterre en 1727 quand la grade de Maître n'existait pas encore.
    Lafayette a joué un rôle de 1er plan dans la guerre d'indépendance américaine, mais il n'était pas le commandant du corps expéditionnaire, c'était le F.°. Rochambeau.
    Si Lafayette a joué aussi un rôle de 1er plan dans les premières années de la Révolution, il restait attaché avec les feuillants à la dynastie des Bourbons, au point de prétendre, lors de la "fuite à Varennes" que le roi avait été enlevé. Il fut un ennemi du duc d'Orléans qu'il fit passer en accusation d'avoir fomenté les journées d'octobre 1789.
    Après la fusillade du champ de mars où avec Bailly, il fit tirer sur la foule et la prise des tuileries du 10 août, il déserta et passa à l'ennemi, mais resta 5 ans en captivité, car la famille de Marie-Antoinette a eu la dent dure.
    En 1830, avec la Révolution déclenchée par la volonté manifestée de Charles X de revenir à la monarchie absolutiste, il soutint Louis-Philippe, qui était le fils du duc d'Orléans et qui fut général à Valmy sous Dumouriez.
    (Cf mon ouvrage "1688 - 1789 D'une révolution à l'autre"
    En 1830,

  • Voilà un éclairage relativement nouveau concernant "l'historique" de la FM. J'ai apprécié les coup d'oeil respectueux.